Israël et le Hamas parviennent à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza

Israël et le Hamas ont convenu mercredi d’un accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération des otages, mettant fin à 15 mois d’une guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien, a annoncé une source proche des discussions.

Les négociations indirectes, au point mort depuis des mois, s’étaient accélérées ces derniers jours en vue d’une trêve liée à la libération des otages détenus dans la bande de Gaza depuis l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Cette attaque a déclenché en réponse une offensive israélienne qui a réduit en ruines une grande partie du territoire et provoqué une crise humanitaire majeure.

A l’annonce du cessez-le-feu, des milliers de Palestiniens se sont réjouis dans toute la bande de Gaza, dont la quasi-totalité, soit 2,4 millions d’habitants, ont fui leurs foyers pour tenter d’échapper aux combats et aux violences. bombardements.

Des manifestants célèbrent l’annonce d’un accord de cessez-le-feu à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 15 janvier 2025.

Photo : Reuters / Ramadan Abed

Libération des otages et des Palestiniens

L’accord âprement négocié par les médiateurs internationaux – Qatar, États-Unis et Égypte – et conclu quelques jours avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, prévoit un échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Un accord sur un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages a été conclu à l’issue de la réunion du Premier ministre qatari avec les négociateurs du Hamas et, séparément, avec les négociateurs israéliens, dans son bureau.a annoncé une source proche des discussions.

Dans un premier temps, 33 otages devraient être libérés en échange d’un millier de Palestiniens détenus par Israël, selon deux sources proches des négociations. Les otages seraient libérés en groupe, en commençant par les enfants et les femmes.

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Les proches des otages israéliens kidnappés suite à l’attaque du Hamas en octobre 2023 réagissent à l’annonce d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, à Tel Aviv, le 15 janvier 2025.

Photo : Reuters / Ronen Zvulun

La deuxième phase concernera la libération des derniers otages, soldats et hommes en âge de conscritainsi que la restitution des corps des otages morts, selon le Temps d’Israël.

Cependant, un responsable israélien a prévenu mardi qu’Israël ne quitterait pas pas de Gaza tant que tous les otages ne seront pas rendus, les vivants et les morts.

Un conflit meurtrier

À mesure que les négociations progressaient, Israël a multiplié les frappes meurtrières sur la bande de Gaza, prétendant cibler les combattants du Hamas.

Mercredi, 27 personnes ont encore été tuées, selon les services d’urgence, notamment à Deir el-Balah, au centre du territoire, et à Gaza, au nord, où une frappe a touché une école abritant des déplacés.

À Deir el-Balah, la déplacée Nadia Madi a prié pour queune trêve soit déclarée.

Je suis prêt à reconstruire ma vie au milieu des décombresa assuré cette femme qui a fui son domicile comme la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants du territoire assiégé, et n’a plus revu sa famille depuis plus d’un an.

Une seule trêve d’une semaine a été observée fin novembre 2023 et les négociations menées depuis se sont heurtées à l’intransigeance des deux camps.

Mais les discussions se sont intensifiées à l’approche du retour de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, principal allié d’Israël, le 20 janvier, dans un contexte de pression internationale accrue sur les différentes parties.

Donald Trump a récemment promis enfer dans la région si les otages n’étaient pas libérés avant son retour.

Sur 251 personnes kidnappées le 7 octobre 2023, 94 sont toujours retenues en otage à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée israélienne.

L’attaque du Hamas a fait 1.210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’Agence - basé sur des données officielles israéliennes.

Au moins 46.707 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par les Nations Unies.

Selon l’armée, 408 soldats ont été tués au combat.

Une longue reconstruction

Déjà minée avant la guerre par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza est sortie de la guerre plongée dans le chaos.

Les Nations Unies ont estimé que la reconstruction du territoire, dont plus de la moitié a été détruite, prendrait jusqu’à 15 ans et coûterait plus de 75 milliards de dollars canadiens.

Les infrastructures, notamment le réseau de distribution d’eau, ont été fortement endommagées.

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Des Palestiniens discutent au milieu des ruines détruites par les attaques israéliennes, à Gaza, le 15 janvier 2025.

Photo : Reuters / Mahmoud Issa

La famine, le froid et le désespoir entourent les installations de fortune où se réfugient en masse la population. La plupart des enfants ne sont plus scolarisés depuis plus d’un an. Seule une poignée d’hôpitaux fonctionnent encore partiellement.

S’il fait taire les armes, le cessez-le-feu laisse en suspens l’avenir politique du territoire où le Hamas, désormais très affaibli, a pris le pouvoir en 2007, chassant l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.

La guerre à Gaza a ravivé l’idée d’une solution à deux États, israélien et palestinien, pour résoudre le conflit israélo-palestinien, défendue par une grande partie de la communauté internationale, mais à laquelle Israël s’oppose fermement.

Israël, qui avait promis de détruire le Hamas après l’attaque du 7 octobre 2023, dit refuser un retrait total de son armée, et refuse que Gaza soit administrée à l’avenir par le Hamas ou l’Autorité palestinienne.

Les Palestiniens, de leur côté, affirment que l’avenir de Gaza leur appartient et qu’ils ne toléreront aucune ingérence étrangère.

Le secrétaire d’État américain sortant Antony Blinken a proposé mardi d’envoyer une force de sécurité internationale à Gaza et de placer le territoire sous la responsabilité de l’ONU.

Il a déclaré que l’Autorité palestinienne, qui dispose d’une autorité administrative partielle en Cisjordanie occupée, devrait reprendre le contrôle du territoire.

 
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