Le monde du football perd Abdou Faye, le jeune talent poignardé à mort

Le monde du football perd Abdou Faye, le jeune talent poignardé à mort
Le monde du football perd Abdou Faye, le jeune talent poignardé à mort

Le sang a encore coulé en banlieue, et cette fois, c’est à Thiaroye-sur-mer, dans le quartier « Médina Niang Oryx », qu’un jeune footballeur a été mortellement poignardé lors d’une bagarre survenue tard dans la nuit de dimanche 12 à lundi. 13 janvier 2025. Le meurtrier présumé, barricadé dans une maison assiégée par la foule, est sauvé de justesse par la gendarmerie de Thiaroye. Il a été placé en garde à vue, rapporte L’observateur.

Hier, lundi 13 janvier 2025, au lendemain du décès du jeune footballeur Abdou Faye, le temps semblait s’être arrêté dans le quartier « Médina Niang Oryx » de Thiaroye-sur-mer, où de nombreux habitants ont eu l’impression que la tragique soirée de dimanche Le 12 janvier n’a jamais pris fin. “L’image d’Abdou Faye, courant dans tous les sens pour implorer les gens de le sauver, nous hante encore”, témoigne une femme en larmes, selon L’observateur.

A Thiaroye-sur-mer, on a beaucoup pleuré hier après le vol interrompu de ce jeune footballeur au talent prometteur. Récemment élu meilleur joueur d’un tournoi de football, on sent que le garçon, élégant et talentueux malgré son jeune âge, était à son aise sur le rectangle vert. Hélas, il ne taquinera plus jamais le football, et ce, après une banale dispute suivie d’une bagarre qui l’a définitivement emporté, comme le rapporte L’observateur.

Selon des témoins qui se sont confiés L’observateur hier dans le quartier, tout a commencé samedi dernier, lorsque deux jeunes, le footballeur Abdou Faye (16 ans) et un autre, présenté comme le frère cadet de l’assassin présumé A. Diaw, ont décidé de régler leur différend par une explication à des raccourcis sans lien de dépendance. Comme sur un terrain de football où il domine toujours ses adversaires, Abdou Faye malmène son protagoniste, l’envoie au sol, le chahute et le laisse rentrer chez lui.

Le grand frère décide de venger son jeune frère et défie le jeune footballeur. Lorsque son jeune frère rentre essoufflé et lui raconte sa mésaventure, A. Diaw, furieux, décide de le venger. Dans la rue, il traque le jeune footballeur, attendant l’occasion de l’affronter. Vingt-quatre heures plus tard, le dimanche 12 janvier 2025, une cérémonie a eu lieu dans le quartier, réunissant une grande partie de la population, dont des jeunes. Dans la foule, riant, chahutant et discutant avec ses camarades, le jeune footballeur Abdou Faye ignore qu’il fait l’objet d’une traque assidue. Ses moindres faits et gestes sont surveillés par A. Diaw, le grand frère du jeune homme qu’il avait maltraité la veille.

Alors que la cérémonie battait son plein, vers 22 heures, les deux jeunes se sont croisés. A. Diaw regarde le jeune footballeur, le provoque et décide de le combattre pour venger son jeune frère. Les coups pleuvent, de violents coups ont été échangés entre les deux jeunes avant que les participants à la cérémonie n’interviennent pour les séparer. Les choses semblaient se calmer à nouveau et tout le monde pensait que l’incident était terminé. Mais ce qui se passera ensuite sera dramatique, rapporte L’observateur.

A. Diaw entre dans un magasin, achète un couteau à 100 FCfa et…

Ce qui se passe ensuite, personne ne le voit venir. Lorsque les participants, dont leurs pairs du même âge, les séparent, Abdou Faye tourne le dos à A. Diaw qui quitte les lieux sans que personne ne s’en aperçoive. Il entre dans le magasin voisin, tend une pièce de cent francs au commerçant et lui demande de lui vendre un couteau. L’heure tardive et le groupe de jeunes auraient dû dissuader le commerçant, mais il s’est emparé de la pièce et a tendu un couteau à A. Diaw, qui l’a caché dans ses vêtements et est parti se fondre dans la foule. Lorsqu’il a aperçu le jeune footballeur, A. Diaw s’est précipité vers lui et l’a frappé violemment avec le couteau qu’il lui a enfoncé dans la poitrine. Gravement blessé, le jeune footballeur pose la main sur sa poitrine et, dans un instinct de survie, court rapidement retrouver sa mère au domicile familial situé à moins de trois cents mètres. Arrivé au domicile familial, la main sur la poitrine, il a crié fort pour alerter sa mère : « Maman, j’ai été poignardé, je vais mourir », ne cessait de crier Abdou Faye, provoquant le chaos dans la maison. Très agité, il ressort dans la rue l’instant d’après et s’effondre. Les secours s’organisent, rapporte L’observateur.

« Quelqu’un a essayé de lui mettre un garrot sur la poitrine pour arrêter le saignement. Sans succès », confie Mouhamadou Lamine Sall, qui a guidé L’observateur dans le quartier. Un véhicule affrété a immédiatement évacué Abdou Faye vers l’hôpital de Pikine, situé dans le camp militaire de Thiaroye, où il a été admis aux urgences avant de décéder trente minutes plus tard.

Un meurtrier présumé barricadé dans une maison assiégée par la foule

Après avoir poignardé le jeune footballeur, A. Diaw panique. Il tente à son tour de disparaître, mais la foule commence à grogner de colère. Il comprend vite qu’il doit fuir pour éviter d’être lynché à mort par la justice populaire, si fréquente à Thiaroye-sur-mer. Il entame une course effrénée, poursuivi par la foule qui finit par assiéger la maison où A. Diaw a trouvé refuge.

« Qu’il nous soit donné pour subir le même sort. A mort ! A mort ! (na dé, na dé) »scande la foule en colère, rapporte L’observateur. Les occupants de la maison, renforcés par des notables venus raisonner la foule, ont refusé de céder. C’est dans cette atmosphère de forte tension qu’un notable local a alerté les gendarmes de Thiaroye, leur demandant d’intervenir rapidement pour éviter « deux morts ». à Thiaroye-sur-mer. Une alerte qui a permis de sauver le meurtrier présumé, mis en sécurité par les gendarmes de Thiaroye, arrivés sur les lieux quelques minutes plus tard.

A. Diaw a été placé en garde à vue. Le délégué du district a profité de cette occasion pour dénoncer les cérémonies qui se poursuivent jusque tard dans la nuit. “ Cela doit cesser. Qu’il s’agisse de cérémonies familiales, folkloriques ou religieuses, il ne faut plus accepter qu’elles se déroulent jusque tard dans la nuit. Ce sont des moments de grande insécurité durant lesquels les jeunes en profitent pour régler les différends. L’autorité doit prendre des mesures fermes pour dire stop », a confié Birane Niang, le délégué du district, comme le rapporte L’observateur.

 
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