Un juge international, Nawaf Salam, pourrait devenir Premier ministre du Liban : Actualités

Un juge international, Nawaf Salam, pourrait devenir Premier ministre du Liban : Actualités
Un juge international, Nawaf Salam, pourrait devenir Premier ministre du Liban : Actualités

Un juge international, Nawaf Salam, pourrait devenir le prochain Premier ministre du Liban, chargé de relever les défis majeurs d’un pays en crise, à l’issue de consultations parlementaires menées lundi par le nouveau président Joseph Aoun.

L’élection de M. Aoun, le 9 janvier, a mis fin à une vacance de plus de deux ans à la tête de l’Etat, dans un contexte marqué par l’affaiblissement du puissant mouvement chiite pro-iranien Hezbollah.

Sa candidature a été soutenue par les États-Unis et l’Arabie saoudite, poids lourd de la région, selon des responsables politiques libanais.

Dirigé par un gouvernement intérimaire dirigé par le Premier ministre sortant, Najib Mikati, le petit pays méditerranéen n’a plus de président depuis octobre 2022 en raison de dissensions politiques, malgré une grave crise économique et le conflit qui a opposé pendant plus d’un an le Hezbollah au Israël, avant un cessez-le-feu fin novembre.

M. Mikati figurait, aux côtés de Nawaf Salam, diplomate, juge et président de la Cour internationale de Justice (CIJ), parmi les noms évoqués pour diriger le prochain gouvernement.

Selon le partage du pouvoir entre communautés religieuses au Liban, le Président de la République est un chrétien maronite, le Premier ministre est un musulman sunnite et le président du Parlement est un musulman chiite.

Conformément à la Constitution, le président reçoit les représentants de tous les groupes parlementaires ainsi que les élus indépendants. En pratique, il désigne toujours comme Premier ministre, à l’issue de ces consultations, le candidat soutenu par le plus grand nombre de députés.

En fin d’après-midi, 78 députés, sur un total de 128, avaient désigné Nawaf Salam, contre seulement neuf voix pour M. Mikati, tandis que 19 députés, dont ceux du Hezbollah, n’avaient soutenu aucun candidat.

Le député Gebran Bassil, président du Bloc Courant patriotique libre, qui était le plus proche allié chrétien du Hezbollah lors de l’ancien mandat présidentiel, a désigné M. Salam et a déclaré voir en lui « un visage réformateur ».

– « Nouvelle ère » –

Alors que M. Aoun a promis une « nouvelle ère » pour le Liban après son élection au Parlement, les forces politiques opposées au Hezbollah considèrent que M. Mikati fait partie d’un système politique dépassé et sous l’influence de cette formation.

Ces forces estiment que le changement des rapports de force internes et l’affaiblissement du Hezbollah devraient permettre de désigner une nouvelle personnalité.

Le député du bloc des Forces Libanaises, le plus grand bloc chrétien, George Adwan, a appelé le Hezbollah, après la nomination de M. Salam, à « s’engager dans un travail politique », ajoutant que « l’ère des armes est révolue pour toujours ».

Il a ajouté : « Laissez-les venir se joindre au travail politique… et nous leur tendons la main pour collaborer à la reconstruction du pays. »

La veille, des représentants anti-Hezbollah avaient tenté en dernière minute de rallier l’opposition et les indépendants derrière Nawaf Salam.

Un troisième candidat, le député anti-Hezbollah Fouad Makhzoumi, riche homme d’affaires qui entretient de bonnes relations avec les pays du Golfe et Washington, a annoncé son retrait pour se ranger aux côtés de M. Salam.

Le journal Al-Akhbar, proche du Hezbollah, a écrit lundi que la nomination de M. Salam serait un « coup d’État complet de la part des États-Unis ».

Le professeur d’université Ali Mrad a déclaré à l’AFP que la nomination de Nawaf Salam serait un “retour à la logique de réforme, de souveraineté et d’unité nationale”.

Le prochain Premier ministre sera confronté à des défis majeurs, notamment la mise en œuvre de réformes économiques pour satisfaire les donateurs internationaux.

Il aura également la lourde tâche de reconstruire des pans entiers du pays après la guerre entre Israël et le Hezbollah et de mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu du 27 novembre, qui prévoit notamment un retrait du Hezbollah de la zone frontalière avec Israël.

 
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