Une première sur le Giro
« C’est un rôle auquel je n’étais pas habitué. Je dois le respecter avec beaucoup d’envie, sachant très bien qu’en fin de compte je ne gagnerai pas. Sur le World Tour, c’est plus hiérarchique », explique le Béarnais qui tient à positionner au mieux ses leaders en se côtoyant et en prenant parfois de gros risques à toute allure : « C’est bien, j’adore ça ! »
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En forme tout au long de la saison, Cyril Barthe a disputé 78 jours de course, soit le 5ème total du groupe bleu blanc rouge. « J’ai savouré une première victoire de l’équipe lors du GP La Marseillaise, idéal pour lancer 2024. J’ai su enchaîner courses et succès, notamment sur le week-end franc-comtois avec trois victoires en trois jours pour Lenny Martinez et David Gaudu » , jubile l’enfant de l’Ouest Béarn.
“Au sommet de ma forme”
Coéquipier modèle, Cyril Barthe a ajouté à sa collection de nouvelles courses prestigieuses comme Tirreno-Adriatico ou le Giro, entrecoupées d’une belle 6e place sur une étape du Tour de Catalogne. Initialement destiné à travailler pour le sprinter Paul Penhoët, le Béarnais a vu ses plans modifiés suite à la blessure de ce dernier. Il s’est ainsi sacrifié pour plusieurs leaders, notamment Laurence Pithie au Giro. Sans grande réussite puisque le Néo-Zélandais, parti depuis chez Red Bull-Bora, est arrivé mal en point dans le coffre.
« J’ai utilisé le couteau suisse et j’ai beaucoup appris lors de cette première année à la Groupama-FDJ. Aujourd’hui, je me sens en pleine forme physiquement, j’ai franchi un cap», apprécie le coureur de 28 ans.
« Le vélo actuel donne des cases bien spécifiques à chaque pilote. On voit que ce sont souvent les mêmes qui gagnent », Cyril Barthe.
Le successeur d’un certain Matthieu Ladagnous découvre les exigences du très haut niveau dans une équipe en trèfle où « rien n’est laissé au hasard, tout est calculé, tout est fait pour qu’il n’y ait qu’à pédaler. Le diététicien est à côté de nous, il nous permet de savoir exactement ce dont notre corps a besoin. Nous sommes également très conscients du sommeil. »
“Au service d’un leader”
En 2025, Cyril Barthe retrouvera le train de son équipier sprinter Paul Penhoët, qui à 23 ans doit confirmer tous les espoirs placés en lui. « Nous avons couru ensemble à la fin de l’année dernière. L’automatisation est en cours d’installation, elle fonctionne bien. Le but sera de gagner avec Paul. Je serais son avant-dernier lanceur. Ensuite, nous le ferons en fonction de l’automatisation, de la composition des équipes, mais aussi des faits de course”, explique le “poisson pilote” qui devra se bousculer pour lancer la fusée Penhoët lors des arrivées massives.
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Désormais plus renfermé, Cyril Barthe n’éprouve aucune frustration à sacrifier ses chances de réussite au service d’un collectif. « Le vélo actuel donne des cases bien spécifiques à chaque pilote. On voit que ce sont souvent les mêmes qui gagnent. Dans le passé, j’ai eu ma chance à plusieurs reprises et j’ai vu que je n’avais pas gagné au niveau individuel. J’essaie donc de mettre tout ce que j’ai appris au service d’un leader capable de gagner”, argumente le coureur formé à l’UC Orthézienne, également “lucide sur son niveau”. « J’ai commencé le cyclisme professionnel assez tard. J’ai encore des étapes à franchir. Je peux progresser un peu partout, notamment dans les fins d’étape et les efforts plus « punchy ».
Fin de contrat en 2025
Après un dernier stage de pré-saison à Calpe en Espagne, Cyril Barthe débutera sa saison à la Valencia Community Classic (26 janvier), suivi de l’Étoile de Bessèges (5 au 9 février), et du Tour de Provence (02/ 14 à 16). Il devrait ensuite tester le bitume sur la semi-classique belge Kuurne-Brussel-Kuurne (2 mars). La suite dépendra de sa forme et de celle de son leader.
« Je ne sais pas encore vraiment si je vais courir un Grand Tour. Je vais déjà me concentrer sur ce premier gros bloc de février. Avec l’expérience, quand on fait des projets sur la comète, ça ne se passe jamais comme prévu. Il vaut mieux se concentrer sur le court terme», observe le coureur de Sauveterre. En fin de contrat au terme de la saison 2025, Cyril Barthe a la ferme intention de poursuivre au plus haut niveau du cyclisme. « Cela ne dépend que de moi, je dois être bon dans mon rôle sans avoir de problèmes physiques et en bonne santé. »