Ce procès aurait dû avoir lieu en octobre dernier mais a été reporté car l’avocate de l’un des prévenus était en congé de maternité. Lors du procès en première instance, qui s’est déroulé entre janvier et février 2023, trois membres du petit groupe d’ultra droite Barjols, créé sur Facebook en 2017, ont été reconnus coupables d’association de malfaiteurs terroriste et condamnés à des peines de prison. prison.
Jean-Pierre Bouyer, ancien numéro 2 de Barjols, a été condamné à quatre ans de prison dont un avec sursis ; Mickaël Iber, quatre ans d’emprisonnement dont deux avec sursis ; David Gasparrini, trois ans, dont deux avec sursis. Ces trois hommes n’avaient pas été incarcérés, ayant déjà purgé leur peine en détention provisoire.
Un quatrième prévenu a été condamné à 6 mois de prison pour détention et vente illégales d’armes. Neuf autres ont été libérés.
Un « fiasco judiciaire », selon la défense
Trois des principaux prévenus ont fait appel de cette décision. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a, de son côté, fait appel de huit des acquittements prononcés en première instance.
Lors du premier procès, la défense avait dénoncé un « fiasco judiciaire » ou un « voyage dans l’absurdité » qui aurait dangereusement étendu la notion de terrorisme en l’appliquant à « 13 hommes en colère », dont le seul dénominateur commun aurait été « la pauvreté sociale ». » et le soutien aux « Gilets jaunes », en pleine effervescence au moment où éclate cette affaire.
L’enquête a été ouverte en octobre 2018 sur la base d’informations des services de renseignements selon lesquelles un militant d’extrême droite, Jean-Pierre Bouyer, 68 ans, aurait projeté d’assassiner le président Emmanuel Macron lors d’un déplacement en Moselle pour les commémorations du centenaire de l’armistice de 11 novembre.
En 2017 et 2018, sur internet, au téléphone ou lors de réunions à connotation paramilitaire, les suspects auraient également fomenté un « putsch », des assassinats de migrants ou des attaques contre des mosquées, selon l’acte d’accusation.
Cependant, aucun de ces projets n’a été mis en œuvre.
Armes et munitions saisies
Le 6 novembre 2018, les enquêteurs interpellent Bouyer et trois personnes. Des armes et des munitions ont été saisies au domicile du sexagénaire, ancien mécanicien reconverti dans l’exploitation forestière au Gabon.
Plusieurs autres arrestations ont suivi au sein des Barjols.
En mars 2020, Denis Collinet, 65 ans, fondateur du collectif, adepte de la théorie complotiste du « grand remplacement », est à son tour arrêté et mis en examen.
Lors du procès en première instance, ce retraité a été l’un des rares prévenus à adhérer aux idées d’extrême droite, convaincu de la « décadence » de la France. Il a toutefois nié toute intention violente, concédant n’avoir voulu qu’un « putsch pacifique » et tentant de justifier sa recherche d’explosifs par sa volonté de se « protéger ».
Il a été acquitté en première instance.
Après quatre années d’enquête, le champ de l’affaire avait été réduit : la qualification pénale, initialement retenue, avait été abandonnée au profit du délit d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme, puni de dix ans d’emprisonnement.
Le procès en appel est prévu jusqu’au 29 janvier.
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