La France commence l’année 2025 sans budget. Après l’adoption d’une motion de censure le 4 décembre par l’Assemblée nationale, la démission du locataire de Matignon, Michel Barnier, a mis un terme aux travaux sur la loi de finances. Cette dernière ne pourrait donc pas être adoptée par le Parlement avant la fin de l’année. Par conséquent, le barème de l’impôt sur le revenu n’a pas été ajusté à l’inflation au 1er janvier. Et ce, alors que la mesure, traditionnellement renouvelée d’une année sur l’autre, était prévue dans le budget (art.2) pour éviter que la hausse des prix n’alourdisse la facture fiscale des ménages.
Début janvier, cette non revalorisation du barème IR n’est pas sans inquiétude pour les foyers fiscaux. Ce manque de budget pourrait-il conduire à une augmentation de leur taux de prélèvement à la source ? Et notamment, dès la fin du mois, sur la fiche de paie ? Et ainsi provoquer, par exemple, une baisse de revenus pour les salariés ou les retraités. Sur ce point, la Direction générale des finances publiques (DGFiP) a répondu très clairement dans une FAQ publiée sur son site Internet : « Les taux du PAS appliqués en janvier 2025 restent inchangés »elle rassure.
« Les taux du PAS ne sont mis à jour chaque année qu’en septembre, à la fin de l’imposition des revenus durant l’été, en tenant compte à la fois des déclarations de revenus des usagers et de toutes les nouveautés fiscales de l’année, dont la mise à jour du barème »rappelle l’administration fiscale.
L’absence de revalorisation au 1er janvier n’a donc aucune conséquence. Et, bonne nouvelle, ce statu quo s’applique également aux avances prélevées sur les revenus des travailleurs indépendants, et sur les revenus fonciers des propriétaires ou sur les pensions alimentaires versées par les personnes divorcées. Pour rappel, les ménages ayant opté pour le prélèvement mensuel seront prélevés directement sur leur compte bancaire le 15 janvier. Ce sera le 15 février dans le cas d’un prélèvement trimestriel.
Un taux neutre pénalisant
Seul problème pour les contribuables ayant opté pour le taux neutre d’impôt à la source « afin que la situation globale de leur foyer fiscal ne soit pas connue de leur collecteur (employeur, caisse de pension, etc.) »précise Bercy. Ceux-ci seront temporairement pénalisés par la non revalorisation du barème IR. Car le taux neutre est appliqué selon une grille qui est habituellement réévaluée en janvier. “Ce ne sera pas le cas cette année”indique le fisc. Les ménages devront donc attendre l’adoption de la loi de finances. « Lorsque la nouvelle grille sera publiée, les collectionneurs auront deux mois pour l’appliquer »prévient l’administration.
Par ailleurs, certains contribuables voient leur situation personnelle changer en ce début d’année. Arrivée d’un enfant, augmentation de salaire… Sans loi de finances, il est toujours possible de demander le calcul d’un nouveau taux de prélèvement à la source sur impots.gouv.fr, puis dans l’onglet « Gérer mes ». retenue à la source ». Mais attention, tant que le budget n’est pas adopté, ces maisons « aura un nouveau taux de prélèvement à la source calculé en tenant compte du barème de l’impôt sur le revenu actuellement en vigueur ».
A savoir, le barème 2024 s’appliquait aux revenus perçus en 2023. Et ils risquent, à terme, de payer un peu plus d’impôts que si le barème avait été réévalué au 1er janvier. “le barème voté dans la loi de finances est habituellement pris en compte dès le début de l’année”rappelle Bercy.
Le barème sera bien indexé en 2025
Mais, du côté positif, ces inconvénients devraient être corrigés par l’adoption de la loi de finances. Dans une interview avec Dimanche à la Tribunele nouveau ministre de l’Economie, Eric Lombard, a promis qu’il y aurait “un budget qui comprendra une indexation du barème » et ça « Les Français qui ne paient pas d’impôt sur le revenu aujourd’hui n’en paieront pas demain ».
Interviewé début décembre par La TribuneAlexandre Maitrot de la Motte, professeur de droit public à l’université Paris-Est Créteil, a précisé que les ménages pénalisés par une revalorisation tardive du barème cette année pourraient par exemple être remboursés rétrospectivement, notamment via “un crédit d’impôt”.