L’Estonie envisage d’invoquer l’article 4 du Traité de l’Atlantique Nord après un prétendu sabotage d’un câble sous-marin

L’Estonie envisage d’invoquer l’article 4 du Traité de l’Atlantique Nord après un prétendu sabotage d’un câble sous-marin
L’Estonie envisage d’invoquer l’article 4 du Traité de l’Atlantique Nord après un prétendu sabotage d’un câble sous-marin

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Russie est accusée de mener des actions liées à la guerre hybride dans la région de la mer Baltique, notamment en y perturbant la réception des signaux GPS avec des moyens de guerre électronique de type Krasukha-S4. et Tobol, déployé dans l’enclave de Kaliningrad. Et, pour ne rien arranger, la présence d’une flotte « fantôme » de pétroliers, que Moscou utilise pour continuer à exporter ses hydrocarbures malgré les sanctions internationales, accroît les risques d’accident… et donc de catastrophe environnementale.

De plus, les infrastructures sous-marines critiques sont désormais ouvertement menacées, d’autant plus que la mer Baltique est peu profonde. En octobre 2023, le gazoduc Balticconnector a été endommagé par l’ancre du porte-conteneurs chinois Newnew Polar Bear, alors qu’il se dirigeait vers Arkhangelsk. [Russie].

En novembre dernier, un autre cargo chinois, le Yi Peng 3, avait également traîné ses ancres pour arracher deux câbles sous-marins de télécommunications. Et, le 26 décembre, le pétrolier Eagle S, soupçonné de faire partie de cette fameuse « flotte fantôme », a été arraisonné par les garde-côtes finlandais après l’avarie de l’interconnecteur Estlink 2, reliant la Finlande à l’Estonie. le jour de Noël.

À plusieurs reprises, les pays voisins ont appelé à un renforcement de la présence de l’OTAN dans la région. Et, pour y coordonner les opérations navales, l’Allemagne a inauguré, à Rostock, le « Commander Task Force Baltic », c’est-à-dire un centre de commandement dédié à la mer Baltique, en octobre dernier.

De son côté, après le sabotage que le Yi Peng 3 est fortement soupçonné d’avoir commis, la Pologne a appelé à une action « plus rapide et plus décisive » en cas de ruptures suspectes de câbles sous-marins et a plaidé pour la mise en place à la place d’un « accord maritime » de l’OTAN. police”.

Si la redondance des câbles de télécommunications permet de réduire les effets d’une rupture [qu’elle soit volontaire ou non]il en va autrement lorsque c’est un interconnecteur comme Estlink 2 qui est visé. Selon son exploitant, Fingrid, sa réparation pourrait prendre plusieurs mois… Et des perturbations de l’approvisionnement en électricité ne sont pas à exclure, surtout durant cet hiver.

Par ailleurs, face à ces défis sécuritaires, l’OTAN renforcera sa présence militaire en mer Baltique. C’est en effet ce qu’a annoncé Mark Rutte, son secrétaire général, le 27 décembre.

«J’ai exprimé toute ma solidarité et mon soutien [à la Finlande]. L’OTAN va renforcer sa présence militaire en mer Baltique”, a déclaré M. Rutte, via le réseau social X.

Possédant la plus petite force navale de la région [avec huit navires]L’Estonie a annoncé l’envoi de bateaux de patrouille pour surveiller les interconnexions Estlink 1 et Estlink 2.

Il s’agit « d’envoyer immédiatement un message clair pour dire que nous sommes prêts à défendre les liens entre l’Estonie et la Finlande, même par des moyens militaires », a soutenu Hanno Pevkur, le ministre estonien de la Défense.

Le Premier ministre estonien Kristen Michal a indiqué qu’il pourrait, si nécessaire, invoquer l’article 4 du Traité de l’Atlantique Nord, qui stipule que « les parties se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique » ou la sécurité de l’une des parties sera menacée.

« Des consultations au sein de l’OTAN, avec les alliés des pays nordiques, des pays baltes, avec les dirigeants de l’Union européenne, sont déjà en cours et, si nécessaire, nous pouvons invoquer l’article 4. […]. Nous sommes actuellement en phase de consultation et nous le ferons certainement avec les Finlandais », a déclaré Michal.

« Le plus important est de renforcer le niveau de surveillance et de protection des infrastructures critiques, tant en mer que sur terre. Cette tâche incombe essentiellement à la marine [estonienne]mais nous demandons également de l’aide à nos alliés. Ils nous ont déjà soutenus en envoyant des navires ici pour surveiller les infrastructures critiques, nous permettant ainsi de mieux comprendre ce qui se passe sous l’eau. […] La dissuasion est également cruciale », a-t-il ajouté.

Photo : Pjotr ​​​​Mahhonin – CC BY-SA 4.0

 
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