Les rebelles houthis du Yémen ont revendiqué des attaques de missiles et de drones contre Israël, au lendemain de raids israéliens meurtriers sur des sites contrôlés par ces rebelles, dont l’aéroport de Sanaa où se trouvait le chef d’une organisation onusienne. .
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27 décembre 2024 – 11h35
(Keystone-ATS) Dans un communiqué, les Houthis ont indiqué avoir tiré un missile vers l’aéroport de Tel-Aviv (centre d’Israël), lancé des drones vers la ville de Tel-Aviv et attaqué un navire en mer d’Oman.
« L’agression israélienne ne fera qu’accroître la détermination du peuple yéménite à continuer de soutenir le peuple palestinien », ont-ils ajouté.
En Israël, l’armée a affirmé qu’un missile lancé depuis le Yémen avait été intercepté avant de traverser le territoire israélien. Des sirènes d’avertissement ont été retenties dans le centre d’Israël en raison de la possibilité de chutes de débris.
Les attaques des Houthis font suite aux frappes israéliennes jeudi sur des sites contrôlés par les rebelles, notamment l’aéroport de Sanaa, des bases, des centrales électriques et des installations portuaires ailleurs au Yémen, ce que les insurgés ont qualifié de « crime ».
Six personnes sont mortes au Yémen, dont quatre à l’aéroport de Sanaa, selon les Houthis.
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, se trouvait à l’aéroport de Sanaa au moment de l’attentat et a déclaré à X qu’il était « sain et sauf ». Cependant, un membre de l’équipage de son avion a été blessé.
Selon l’OMS, M. Tedros se trouve toujours au Yémen.
Tour de contrôle touchée
Lors d’une conférence de presse, le vice-ministre des Transports de l’administration rebelle, Faisal al-Sayani, a précisé que les vols avaient repris vendredi à 10h00 heure locale (08h00 heure suisse) à l’aéroport de Sanaa.
Selon lui, l’attaque contre l’aéroport a eu lieu alors que de nombreux passagers s’apprêtaient à monter à bord d’un vol en provenance de Sanaa et qu’un autre avion s’apprêtait à atterrir. « Les passagers ont été évacués conformément à un plan d’urgence. »
La tour de contrôle a été « directement touchée » ainsi que la salle de départ et les équipements de navigation, a-t-il ajouté.
Depuis 2022, seule la compagnie aérienne nationale Yemenia assure une liaison commerciale limitée depuis l’aéroport de Sanaa, avec Amman comme destination principale. Entre 2016 et 2022, il n’a accueilli que des vols humanitaires opérés par l’ONU.
L’armée israélienne a affirmé avoir ciblé jeudi « des infrastructures militaires utilisées par les Houthis à l’aéroport de Sanaa » ainsi que des centrales électriques et des sites militaires, notamment à Hodeida (ouest), au lendemain d’attaques de missiles et de drones. Houthis contre Israël.
Les rebelles, qui contrôlent de grandes parties du Yémen déchiré par la guerre, dont la capitale Sanaa, sont soutenus par l’Iran, l’ennemi juré d’Israël. Ils font partie de ce que l’Iran appelle « l’axe de résistance » contre Israël, qui rassemble également le mouvement islamiste palestinien Hamas, des groupes irakiens et le Hezbollah libanais.
« Nous allons les traquer »
Depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, ils ont lancé de nombreuses attaques contre Israël, en « solidarité » avec les Palestiniens.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu jeudi que son pays continuerait à frapper les Houthis.
“Nous sommes déterminés à couper cette branche terroriste de l’axe iranien du mal”, a-t-il déclaré après avoir demandé à l’armée de “détruire les infrastructures” de ces rebelles.
“Nous allons traquer tous les dirigeants houthis (…) Personne ne pourra nous échapper”, a menacé son ministre de la Défense Israel Katz.
La plupart des attaques des Houthis contre Israël ont été contrées ou n’ont causé que des dégâts matériels. Mais samedi dernier, un missile a blessé 16 personnes à Tel-Aviv et en juillet, un civil israélien a été tué à Tel-Aviv par une explosion de drone.
Israël a répondu par des frappes aériennes au Yémen, où les Houthis ont pris le contrôle de Sanaa en 2014 après une offensive fulgurante, déclenchant la guerre dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.
Les rebelles attaquent également des navires liés selon eux à Israël, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, malgré des frappes de représailles sur leur territoire également menées par l’armée américaine.