C’était à Vila Franca de . Parmi les lauréates, deux Dijonnaises : Camille Cuny et Virginie Roux, toutes deux plongeuses depuis plus de dix ans. “C’est mon père qui m’y a emmené” témoigne le plus jeune. « A l’époque, on pouvait passer son niveau 1 de plongée à 12 ans mais il fallait attendre d’avoir 16 ou 17 ans pour pouvoir passer son niveau 2 qu’on ne pouvait vraiment avoir qu’à 18 ans. Cela fait quelques années que nous n’avons plus rien à faire… ». Pour Virginie, le parcours est différent : « Je n’avais personne dans ma famille qui le faisait, mais j’ai toujours été attiré par l’eau ! ». Elle découvre ensuite la plongée en Corse, puis complète ses niveaux 1 et 2 en Thaïlande puis en République Dominicaine. C’est à Clermont-Ferrand qu’elle en a fait une véritable passion. « L’aspect compétition est arrivé progressivement, avec l’envie d’ajouter un peu de fun à l’entraînement qui est plutôt physique ». Naturellement, les deux sportives se tournent vers la PSP : « Faire plusieurs tours de piscine sans but, ce n’est pas très intéressant, explique Camille. Quand la PSP est arrivée dans le club (Moby-Dick, à Chenôve, NDLR), je l’ai fait comme loisir sans grande diligence mais je m’y suis tenu jusqu’au démarrage de la compétition en 2020″. Virginie a débuté la compétition en 2016 à Clermont-Ferrand, avant de s’installer à Dijon. “Je suis venu ici pour mon amoureux, Emmanuel Duchesne, que j’ai rencontré en compétition et qui se trouve être l’entraîneur de l’équipe de France PSP”, elle a souri. C’est au sein du club « Dijon Plongée », « le club dijonnais le plus compétitif »que les plongeurs se retrouvent en 2022.
Au sommet de réussite
Rapidement, Camille et Virginie se côtoient et apprennent à concourir ensemble. « En France, il existe cinq épreuves principales : deux individuelles, deux duos – dont une mixte – et une épreuve de relais à quatre. » Camille précise. “C’est avant tout un sport d’équipe car on s’entraîne ensemble”. « Même si nous sommes parfois concurrents, nous nous entraidons » completes Virginie. « Il y a un vrai aspect cohésion d’équipe ». Et cette bonne entente porte ses fruits : début novembre, lors des Internationaux de France (championnat régional), les plongeurs cartonnent : « La première fois que nous avons fait le test à deux, nous avons établi un record de France ! C’était de bon augure pour la suite (les championnats du monde étant organisés trois semaines plus tard, ndlr) et cela confirmait que nous étions en forme. bienvenue Camille et Virginie. Logiquement sélectionnés en équipe de France après des performances incontestables, les concurrents rejoignent un groupe soudé, composé de huit athlètes seniors et quatre juniors venus des quatre coins du pays, âgés de 17 à 43 ans. « Il y a tous les types de physique, et les anciens sont coriaces ! “, rigole Virginie. Au Portugal, les concurrentes ont continué sur leur lancée : sur quatorze épreuves disputées entre elles, les Dijonnaises ont remporté neuf médailles – dont une médaille d’or ex-æquo dans l’épreuve du « 4×100 mètres trial », en relais avec Arnaud France et Loïc Paffoni, respectivement de Puy-de-Dôme et Bouches-du-Rhône. Tout juste devenus champions du monde, les athlètes regardent encore plus loin : “Maintenant, il y a d’autres documents à rechercher” Camille a déjà des ambitions. « Le sport évolue très vite, il faut donc suivre ! ».
«Maintenant, il y a d’autres records à rechercher. Le sport évolue très vite, il faut donc suivre le rythme ! »
-Camille Cuny
Développer la discipline
Si la PSP a été créée en 1998 en Espagne par « des plongeurs qui s’ennuyaient un peu dans la piscine »il faudra attendre 2015 pour le voir émerger en France. «Cela apporte quelque chose de nouveau aux plongeurs» explains Virginie. « Nous allons travailler beaucoup de choses qui sont déjà utiles en plongée classique : relâcher/reprendre l’embouchure ; décharges de masques ; retirer et remplacer l’équipement ; gérez votre profondeur en utilisant vos poumons ; finning… Mais la vraie différence c’est le côté très sportif, avoir une bonne forme physique pour pouvoir faire tout ça vite ». Si la pratique reste une activité de loisir nécessitant trois à quatre séances d’entraînement par semaine pour les plus assidus, elle tend à se professionnaliser et à attirer de plus en plus de plongeurs. « La France et la Russie sont les pays où la PSP est la plus développée », assures Virginie. « Ici, il y a 5 000 participants, et parmi eux, 1 600 ont déjà participé à au moins une compétition. D’une manière générale à Dijon, la plongée, l’apnée et tous les sports de palme sont assez développés : le club Moby-Dick compte près de 200 personnes, tout comme Dijon Plongée, et c’est sans compter les autres petits clubs du coin. région. Tout fonctionne principalement grâce aux bénévoles. ». Pour la préparation des championnats du monde, les plongeurs ont pu compter sur le soutien de la ville, qui leur a offert une flexibilité supplémentaire par rapport aux créneaux d’entraînement en piscine. Malgré ces signaux positifs, Camille insiste : « Il nous faut plus de visibilité ! Ouvrir davantage de piscines et accroître la sensibilisation aux sports nautiques. ». Pour l’instant, les compétitions PSP sont diffusées par la CMAS (Confédération Mondiale Sous-Marine) ou la FFSEM (Fédération Française d’Etudes et de Sports Sous-Marins), “ça motive de participer à ces événements”, Camile témoigne. De son côté, Virginie voit déjà la fin de sa carrière sportive. « Je pense me reconvertir complètement dans l’enseignement pour développer la discipline et assurer la relève chez les jeunes. »