Pour la 10e fois sous la Ve République, ce lundi, la France observera une journée de deuil national. Une journée décrétée par Emmanuel Macron pour rendre hommage aux victimes du cyclone Chido qui a dévasté l’archipel de Mayotte, le 14 décembre 2024.
« Nous sommes une nation. Nous partageons tous la douleur des Mahorais. Je décréterai un deuil national pour ce lundi 23 décembre », a indiqué Emmanuel Macron dans un message posté jeudi sur X (anciennement Twitter). A cette occasion, les drapeaux seront mis en berne et les Français sont « invités au culte à 11 heures », a-t-il précisé.
“Il y aura une minute de silence dans tous les services publics et nous inviterons la population” à l’observer, a-t-il ajouté lors d’un échange avec la presse dans la soirée.
« Un ou plusieurs jours » de deuil national
Mais de quoi parle réellement cet événement ? Le deuil national « n’est pas une cérémonie, contrairement à l’hommage national et aux funérailles nationales », explique le site Vie publique. C’est un moment de recueillement décidé par le Président de la République, qui signe un décret pour l’officialiser. Le deuil national peut être déclaré pour « un ou plusieurs jours ».
En revanche, c’est le Premier ministre qui est chargé de fixer les modalités du deuil. S’il existe « peu de dispositions légales sur la manière dont ces journées doivent se dérouler », la mise en berne des drapeaux sur les bâtiments et édifices publics est automatique. Le Premier ministre peut également demander l’organisation d’une minute de silence, précise le site.
Un hommage aux anciens présidents de la République
Sous la Ve République, ce n’est que la 10e fois qu’un deuil national est décrété, rappelle le site Vie publique. Il a notamment été décidé de disparitions d’anciens présidents de la République, comme le 12 novembre 1970 pour Charles de Gaulle, le 11 janvier 1996 pour François Mitterrand, le 30 septembre 2019 pour Jacques Chirac et le 9 décembre 2020 pour Valéry Giscard d’Or. Estaing. C’était aussi la dernière fois qu’un deuil national était déclaré.
Lorsqu’un Président de la République décède dans l’exercice de ses fonctions, il appartient au Président du Sénat, qui assure l’intérim, de déclarer le deuil national. Ce fut le cas en 1974, après la mort du président Georges Pompidou. A la mort d’un Président de la République, les drapeaux et étendards des armées sont mis en berne pendant toute la durée du deuil national, fixé par le Premier ministre, selon le décret du 13 septembre 1989.
Hommage aux victimes du terrorisme
Depuis le début de la Ve République, le décret de deuil national a également été pris quatre fois pour rendre hommage aux victimes des attentats terroristes : le 14 septembre 2001, trois jours après les attentats du 11 septembre aux États-Unis, deux fois en En 2015, après l’attentat de Charlie Hebdo et les attentats du 13 novembre, et en 2016, après l’attentat du 14 juillet à Nice.
Le deuil national décrété en 2001, après les attentats du 11-Septembre, est le seul à avoir été organisé pour rendre hommage aux personnes tuées hors de France, souligne le site Vie Publique. Si le deuil national est dans la majorité des cas déclaré pour une journée, il a duré trois jours à deux reprises, après les attentats du 13 novembre et celui du 14 juillet.
Ce lundi 23 décembre sera pourtant la première fois qu’un jour de deuil national sera décrété pour les victimes du désastre climatique sous la Ve République. Mais avant cela, elle avait déjà été organisée en 1930 après les inondations qui avaient fait une centaine de morts dans le sud de la France.