Maïté, la cuisinière préférée des Français, est morte

Maïté, la cuisinière préférée des Français, est morte
Maïté, la cuisinière préférée des Français, est morte

R.rien ne la prédestinait à devenir une star du petit écran. Comme Raymond Oliver (et son fils Michel), ou encore Jean-Pierre Coffe, Maïté fut l’une des grandes figures de la télévision française grâce à son émission culinaire. La cuisine des mousquetairesdiffusée depuis près de vingt ans sur FR3, l’ancêtre de 3. Elle est décédée ce samedi 21 décembre, à l’âge de 86 ans, comme le révèlent nos confrères d’Actu Landes. Information confirmée par le maire de Rion-des-Landes à France 3.

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A vrai dire, c’est par hasard qu’elle débute sa carrière d’animatrice en 1984, à l’âge de 45 ans. Car Maïté, de son vrai nom Marie-Thérèse Ordonez, née le 2 juin 1938 à Rion-des-Landes, avait débuté à… la SNCF. « Ses parents travaillaient pour la compagnie ferroviaire, son mari aussi », confie Francis Léglise, un voisin devenu ami de la famille. « Responsable du chantier, elle jouait du clairon là-bas, au bord des voies, pour prévenir ses équipes de l’arrivée des trains », ajoute Gilbert Lassalle, ancien entraîneur du club de rugby local : la Jeunesse sportive rionnaise (JSR).

C’est grâce à ce club, dont son fils, Serge, était membre, que son destin va basculer. Maïté joue, en effet, le rôle de cantine pour les joueurs de la JSR les jours de match. « Elle n’avait pas son pareil pour remonter le moral des joueurs les soirs de défaite : c’était une vraie taquine », se souvient Gilbert Lassalle. Sa cuisine, rustique et tonique, est tellement appréciée des jeunes rugbymen qu’ils l’incitent à ouvrir son propre restaurant. Mais elle doute d’elle et reporte ce projet à plus tard.

Une carrière née grâce au rugby

Au soir de la finale du championnat de France « d’honneur », alors que le club venait de monter en troisième division, sa route croise celle de Patrice Bellot, réalisateur de télévision originaire, comme elle, du Sud-Ouest. C’est lui qui a eu l’idée d’une émission culinaire dont elle serait l’animatrice. It will be La Cuisine des Mousquetaires. Au printemps 1983, le tandem qu’elle forme avec la productrice Micheline Banzet débarque à la télévision. La spontanéité et l’accent chantant de Maïté, qui reflète ses origines landaises, ont rapidement conquis le public. Le spectacle a été un grand succès.
A LIRE AUSSI « La cuisine des mousquetaires de Maïté » : mais que faisait L214 ? Il faut dire que Maïté a un talent pas comme les autres. Dans un paysage audiovisuel encore très lisse et largement aseptisé, le quadragénaire se démarque. « Elle dit ce qu’elle fait en direct à la télévision, elle est sans filtre », explique Patrice Bellot, qui produira 500 émissions jusqu’en 1995.

L’émission quotidienne, tournée dans les studios de France 3 Aquitaine, sera remplacée par un rendez-vous hebdomadaire, présenté cette fois en solo, A tablejusqu’en 1999. Maïté multiplie également les éditions de livres de cuisine. Ses trois premiers volumes se sont vendus à plus de 120 000 exemplaires.

Énorme popularité

Animatrice à Sud Radio puis comédienne (elle apparaîtra dans une demi-douzaine de longs métrages et téléfilms, endossant même le rôle-titre de Fabuleux Destin de Madame Petlet de Camille de Casabianca, avec Jean-Pierre Darroussin et Michèle Laroque), elle terminera sa carrière comme égérie publicitaire. Dans les années 2000, elle est recrutée par différentes marques pour devenir leur ambassadrice : les fromages Rondelé et surtout la lessive Bonux. Maïté devient alors une icône. Son leitmotiv « Il n’y a pas d’écrit « bécasse » ici », qu’elle prononçait en désignant son front, sera même repris par une marionnette à son effigie dans LESources d’informationssur Canal+.


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Entre--, elle finit par ouvrir, à l’aube des années 2000, un restaurant dans sa ville natale, proposant une cuisine à son image (pleine de joie de vivre, chaleureuse et sans chichi). A sa carte, où dominent le canard et le foie gras, le fameux coq au vin et les cailles farcies figurent en bonne place… Mais le management n’est pas son point fort. Travaillant en famille, Maïté a été contrainte de fermer les portes de son établissement, mis en liquidation en avril 2015. « Elle a abandonné l’entreprise après le décès de son fils en 2013 », confient ses proches.

Quoi qu’il en soit, sa postérité est énorme. De nombreuses vocations de cuisiniers sont ainsi nées devant le petit écran entre deux éclats de rire de Maïté. A commencer par celle de sa petite-fille : Camille Ordonez, révélée en novembre 2018 par l’émission Top Chef.

 
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