7 jours après Chibo, les habitants attendent toujours de l’aide

7 jours après Chibo, les habitants attendent toujours de l’aide
7 jours après Chibo, les habitants attendent toujours de l’aide

Cette photo meublée, prise le 15 décembre 2024 et diffusée par la Gendarmerie nationale le 16 décembre 2024, montre un garçon marchant aux côtés d’un gendarme français le long d’une route bloquée par des débris lors d’une opération de secours et de sauvetage. urgence en un lieu tenu secret sur le territoire français de l’océan Indien, à Mayotte, après le passage du cyclone Chido. Les sauveteurs ont lutté contre la montre le 16 décembre 2024 pour atteindre les survivants après qu’un cyclone dévastateur a ravagé Mayotte, territoire français de l’océan Indien, détruisant des maisons à travers les îles, faisant des centaines de morts. Les images de Mayotte, qui comme les autres territoires français d’outre-mer fait partie intégrante de la et est administrée depuis Paris, montrent des scènes de dévastation, avec des maisons réduites à des tas de décombres. (Photo par Handout / GENDARMERIE NATIONALE / AFP)

AFP

En ce premier jour du week-end, de nombreux habitants font la queue devant les distributeurs automatiques ou aux caisses des supermarchés qui commencent à rouvrir. Plusieurs stations-service ont également repris leur activité sur tout le territoire.

Même si une aide d’urgence est toujours attendue dans plusieurs parties de l’archipel, de l’eau a été distribuée à Mamoudzou et de nombreux habitants sont rentrés chez eux, un paquet de bouteilles tenu à bout de bras ou sur la tête, a constaté samedi matin un journaliste de l’AFP.

L’eau est également de retour, même si les châteaux d’eau perdurent, la ressource étant rare. Jusqu’au 27 décembre, les ménages de Mamoudzou n’auront accès à l’eau que huit heures, soit deux jours sur trois, alors que les températures extérieures dépassent les 30 degrés.

Le président Emmanuel Macron avait promis vendredi soir un raccordement au moins partiel des foyers à l’eau à partir de samedi, après avoir été confronté pendant deux jours à la détresse des Mahorais.

S’il a assuré à plusieurs médias locaux qu’il faisait face à « l’urgence », le chef de l’Etat a également prévenu que « pendant des mois, Mayotte ne vivra pas dans une situation normale ».

Toutes les écoles ne pourront pas rouvrir à la rentrée du 13 janvier, a-t-il prévenu. “Mais nous voulons pouvoir apporter une solution à toutes les familles” à cette date, a-t-il assuré, évoquant entre autres la scolarisation des élèves de La Réunion voisine.

En matière d’hébergement d’urgence, l’ONG Acted a indiqué samedi dans un communiqué avoir “affrété un avion cargo spécial pour transporter” vers l’archipel “un premier lot de 700 tentes qui devraient être opérationnelles au sol pour le jour de Noël”, pour accueillir « près de 5 000 personnes (…) dans les territoires les plus détruits ».

– « Un sandwich par jour »-

A Mayotte, le bilan provisoire du cyclone s’élève à 35 morts et 2 500 blessés, dont 78 grièvement, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur.

Mais “il est probable qu’il y ait beaucoup plus de victimes”, a admis Emmanuel Macron, rappelant qu’une mission avait été menée pour établir un bilan exact.

Au Mozambique, le cyclone a causé la mort de 76 personnes et détruit 62 000 habitations.

Au quartier de La Geôle, à Mamoudzou, Shalima a profité de cette première journée d’eau aux pompes publiques samedi pour venir avec d’autres femmes laver son linge sur un parking.

« On a pris tout ce qui était inondé et on est venu le laver », raconte cette commerçante de 30 ans, une grande bassine d’eau propre et une petite pour se laver à côté d’elle : « Ça fait du bien au moral. Parce que les vêtements que nous avons ici sont les mêmes que depuis vendredi dernier. La prochaine étape est de pouvoir manger. Ils nous apportent un sandwich par jour, mais ce n’est pas suffisant », raconte cette femme qui n’a vu aucun représentant de l’État depuis le cyclone.

Dans ce quartier mixte d’habitat précaire et de maisons en béton, Adjilani Asadi n’a pas non plus vu aucun fonctionnaire depuis une semaine : « On boit l’eau des citernes mais elle est salée. Nous n’avons pas le choix, sinon nous mourrons.

Ceux qui vivaient dans des cabanes en tôle ont déjà reconstitué les leurs. Contrairement aux bidonvilles comme Kawéni, il y a ici plus d’espace et certains ressemblent à de véritables ménages.

« C’est chacun pour soi. Chacun achète son matériel et va reconstruire sa maison », raconte Ali Zahara, menuisier de 35 ans.

« Dans l’ordre public, pour l’instant les choses sont complètement confinées. Les Mahorais ne se livrent pas à des actions de violences ou de pillages», a déclaré samedi à l’AFP le procureur de la République de Mamoudzou, Yann Le Bris.

Vendredi, Emmanuel Macron s’est rendu à Tsingoni, une ville enclavée à l’ouest de la Grande-Terre, la principale île de l’archipel. Loin de Mamoudzou, les secours, l’eau, l’électricité et la nourriture tardaient toujours à arriver.

“Déjà 80 tonnes de nourriture et 50 tonnes d’eau ont été distribuées hier dans neuf communes”, a déclaré vendredi le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, assurant que “tout est en place pour permettre la distribution de 600 000 litres d’eau par jour”. , soit un peu moins de deux litres par personne.

“Si ce n’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus en difficulté !”, a déclaré jeudi le président devant la foule en colère, des propos qui lui ont valu de vives critiques de la part de l’opposition à Paris.

Environ un tiers de la population de Mayotte, soit plus de 100 000 habitants, notamment des personnes en situation irrégulière venues des Comores voisines, vit dans des logements précaires.

« Mettre fin » aux bidonvilles et « supprimer » ces habitats « indignes » et « dangereux » est l’un des objectifs de la loi spéciale promise par le président pour « reconstruire » Mayotte. Le Premier ministre François Bayrou a fixé un délai potentiel de deux ans pour cette reconstruction.

 
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