Que ses premiers pas à Matignon semblent déjà très compliqués. Lors de sa grande première à l’Assemblée nationale ce mardi, François Bayrou a dû se défendre d’avoir favorisé sa ville de Pau lundi malgré la tenue d’un conseil de crise sur Mayotte autour du président de la République.
« Pau est en France […] J’ai présidé le conseil municipal de ma ville de 19 heures à 23 heures. Je considère qu’en agissant ainsi, j’étais aussi à ma place de citoyen et j’entends défendre cette idée”, a-t-il déclaré. Le Premier ministre a également indiqué à la patronne des députés LFI, Mathilde Panot, qu’il avait suivi la réunion de Beauvau en visioconférence. Mais en répondant à de nombreuses questions sur la situation dans l’archipel français, le chef du gouvernement s’est une nouvelle fois mis les pieds dans le tapis.
“Quelle honte”
Pour justifier le fait qu’il n’avait pas prévu de se rendre à Mayotte dans les prochains jours, François Bayrou a indiqué aux parlementaires qu’Emmanuel Macron ferait certainement le déplacement. “Il n’est pas d’usage que le Président et le Premier ministre quittent le territoire national en même -”, a-t-il déclaré, laissant entendre que Mayotte ne serait pas un département français. Ses propos maladroits, qui évoquaient probablement la France, n’ont pas immédiatement suscité de critiques à la Chambre, mais ils ont été immédiatement repris par les députés de l’opposition sur les réseaux sociaux.
“M. Bayrou : Mayotte, c’est la France. Quel dommage», a réagi Clémence Guetté, la vice-présidente insoumise de l’Assemblée. « Une réponse coloniale. Quel mépris. Mayotte, c’est la France ! Dommage absolu”, a ajouté son confrère insoumis Thomas Portes sur X. “Mayotte ne serait pas sur le territoire national selon Bayrou. On comprend mieux pourquoi il a préféré assister au conseil municipal de Pau. Naufrage», a déploré le sénateur communiste Ian Brossat. “Une nouvelle bourde du Premier ministre”, a également regretté la députée RN Caroline Parmentier sur le même réseau social.
Cela fait déjà deux polémiques en deux jours pour le nouveau locataire de Matignon.