Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont réunis ce dimanche (15h12) pour un sommet régulier à Abuja. Ils ont pris note de la décision des trois pays qui forment l’alliance des Etats du Sahel de quitter l’organisation. La CEDEAO a également décidé d’instaurer une « période de transition » qui durera jusqu’au 29 juillet 2025. L’objectif est de « garder les portes de la CEDEAO ouvertes aux trois pays pendant cette période ».
Voici l’analyse de Babacar Ndiaye, analyste politique et directeur de recherche du think tank Wathi.
L’entretien avec Babacar Ndiaye
>Babacar Ndiaye: une solution, pour le moment, serait vraiment de créer les conditions plus larges pour que cette libre circulation des biens et des personnes que nous connaissons au sein de la CEDEAO puisse se poursuivre avec les pays de l’AES. Dans un certain sens, nous devrons collaborer, car le plus important aujourd’hui, ce sont les populations des deux espaces.
DW : Les pays qui composent l’AES ont donc décidé de garantir la libre circulation des biens et des personnes aux citoyens de la CEDEAO. La mesure sera-t-elle réciproque ?
Babacar Ndiaye: Je crois que ce sera peut-être la solution qui prévaudra au début, tout de suite. Vous savez, on ne peut pas décider du jour au lendemain, notamment pour les populations vivant dans les zones proches, qu’on ne circulera plus librement. Certains parlent de mettre en place un visa. Cela serait en effet très surprenant par rapport à cette longue habitude qu’a la population de ces pays de pouvoir se déplacer d’un État à l’autre. Aujourd’hui, l’AES a ouvert une porte en déclarant que son espace sera un espace sans visa. Il faudra voir la décision que prendra la CEDEAO. Il faut savoir également que nous avons des organisations de la CEDEAO qui sont basées dans les pays de l’AES. Je prends l’exemple de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) dont le siège est à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso. Alors évidemment, il y a des implications, des conséquences par rapport à ce retrait.
DW : Les trois pays de la Confédération des États du Sahel ne quitteront pas l’UEMOA. Cela ne va-t-il pas compliquer les choses ?
Babacar Ndiaye: L’UEMOA est le partage du franc CFA. Évidemment, cela ne se fera pas du jour au lendemain. Il est bien plus difficile de sortir de la zone franc. De mon point de vue, si ces trois pays souhaitent quitter l’UEMOA, cela prendra évidemment beaucoup plus de -. Parce qu’il y a beaucoup d’implications. Il va falloir créer une monnaie et avoir aussi une banque. Je pense que les conditions de sortie de la zone franc prendront beaucoup plus de -.
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