L’ancienne députée de Rimouski-Témiscouata et ancienne ministre du gouvernement de Brian Mulroney, Monique Vézina, est décédée hier soir à l’âge de 89 ans. Celle qui s’est également fait connaître comme chef de la Commission nationale sur l’avenir du Québec a laissé sa marque sur un toute la région par son engagement à améliorer les conditions de vie des femmes et des aînés.
Monique Vézina was born on July 13, 1935 in Rimouski.
Très peu de - après avoir donné naissance à ses quatre enfants, elle s’implique dans des organismes familiaux du Bas-Saint-Laurent. Dans les années 1950, elle participe, entre autres, à la mise sur pied de cours prénataux, à la promotion de l’allaitement maternel et à la création de services de garde à domicile.
Elle se consacre ensuite au domaine de l’éducation en devenant présidente d’un comité d’école, puis membre du comité pédagogique de la commission scolaire de son secteur. Plus tard, elle siégera également au Conseil supérieur de l’éducation.
Le plus grand obstacle à surmonter était de reconnaître la capacité d’une femme à penser avec précision et avec bon sens. […] Je devais prouver qu’une femme pouvait avoir des responsabilités en dehors du foyer.
Lorsque j’ai accouché pour la première fois, j’ai défié la médecine traditionnelle qui nécessitait une anesthésie. Ensuite, j’ai rencontré des problèmes de garde d’enfants. Plus tard, lorsque mes enfants étaient en âge d’aller à l’école, j’ai découvert de nouvelles méthodes pédagogiques. […] Je me suis dit que si j’avais des problèmes en tant que femme, d’autres devaient en avoir aussi.
elle explique au magazine Femmes d’action en 1992.
En 1975, elle devient membre du conseil d’administration de l’Union régionale des caisses populaires du diocèse de Rimouski, devenue la Fédération des Caisses Populaires Desjardins du Bas-Saint-Laurent. En novembre 1976, elle devient la première femme de l’histoire du Mouvement Desjardins à devenir présidente d’une fédération.
Monique Vézina during the tabling of the annual report of the Fédération des caisses populaire Desjardins du Bas-Saint-Laurent in 1983. (Archive photo)
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Une vie politique bien remplie
C’est le 4 septembre 1984 que Monique Vézina devient députée de la circonscription de Rimouski-Témiscouata sous la bannière du Parti progressiste-conservateur.
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Monique Vézina, accompagnée du premier ministre du Canada, Brian Mulroney, lors de la cérémonie de la victoire, le 5 septembre 1984. (Photo d’archive)
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Elle portera différentes casquettes au sein du cabinet de Brian Mulroney. Dès son élection, elle devient ministre des Relations extérieures et du Développement international, et responsable de la Francophonie, à une époque où les tensions linguistiques étaient grandes dans le pays.
D’ailleurs, lors de son congrès inaugural à Sept-Îles un mois plus tôt, en août 1984, Brian Mulroney avait promis aux électeurs québécois que, sous son gouvernement, le Québec ratifierait la Constitution canadienne de 1982. Il fera encore la même promesse devant ses partisans à Rimouski.
En 1986, Monique Vézina devient ministre de l’Approvisionnement et des Services, poste qu’elle n’occupe que quelques mois avant d’être nommée ministre d’État chargée des Transports. Là encore, son mandat fut de courte durée puisqu’elle devint ministre d’État à l’Emploi et à l’Immigration jusqu’en 1988.
Je pense que le Premier ministre a compris que j’étais le genre de femme capable de trouver des solutions politiques et humaines à ce genre de situations, donc je prends cela comme une grande marque de confiance.
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Monique Vézina lors du lancement de sa campagne électorale, le 11 octobre 1988. (Photo d’archive)
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Son passage à la Chambre des communes a cependant été remarqué lorsqu’elle a été nommée Commandeur de l’Ordre de la Pléiade en 1986.
Elle a été réélue aux élections de 1988 avec une majorité de 13 000 voix. C’est alors qu’elle devient Ministre d’État chargée du Troisième Âge.
Dans une société idéale, il n’y aurait plus de disparités dues à l’âge, au sexe ou à la couleur de peau. Des personnes âgées de 30 à 70 ans, hommes et femmes, travailleraient côte à côte, dans la mesure de leurs talents.
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Monique Vézina, le soir de sa réélection en 1988. (Photo d’archive)
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Elle retrouve son siège de ministre des Relations extérieures et responsable de la Francophonie lors d’un dernier remaniement ministériel par Brian Mulroney en 1993, année où elle annonce son retrait de la vie politique.
Neuf années de vie politique, c’est presque quinze années de vie régulière. Je me retire en me disant : « mission accomplie »
explique-t-elle ensuite.
La vie après la politique
Son expérience politique la mènera à la présidence de la Commission nationale sur l’avenir du Québec, qui permet aux citoyens de s’exprimer sur l’avant-projet de loi sur la souveraineté du Québec. Elle est également présidente du sous-comité des aînés.
Je ne peux pas accepter le statu quo. C’est inacceptable. Et je ne peux pas non plus accepter, en tant que Québécois, de rester les bras croisés.
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Une des consultations de la Commission sur les aînés a eu lieu le 21 décembre 1995 à Rimouski. (Photo d’archives).
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Dans son rapport déposé le 19 avril 1995 à l’Assemblée nationale, elle recommandait le maintien de l’association économique entre le Québec et le Canada et la création d’une nouvelle union politique lorsque le Québec serait souverain.
Elle s’implique rapidement dans le mouvement souverainiste québécois et devient présidente du Mouvement national des Québécois en 1996.
La même année, elle est nommée membre de l’Ordre du mérite coopératif et la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal lui décerne le prix du Grand Patriote.
En 2007, elle devient Officier de l’Ordre national du Québec. En 2010, elle reçoit la Médaille de l’Assemblée nationale pour sa contribution à la société, aux côtés de deux anciennes députées de la région : Suzanne Tremblay et Solange Charest.
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Monique Vézina, Suzanne Tremblay and Solange Charest during the medal ceremony on October 18, 2010. (Archive photo)
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Au tournant des années 2010, on lui demande souvent d’être présidente d’honneur de divers événements, dont la campagne de financement de la radio communautaire CKMN en 2015.
Elle est également appelée à commenter les décisions de son ancien parti. Elle réitère également son désaccord avec la tangente prise par le Parti conservateur.
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L’ancienne ministre Monique Vézina, lors des funérailles de Charles Albert, le 15 juillet 2017. (Photo d’archive).
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Une famille impliquée en politique
Monique Vézina n’est pas la seule à s’impliquer en politique sous son toit.
Son mari, Jean-Yves Parent, a été conseiller municipal pendant 7 ans dans les années 1970.
Le plus jeune de leurs quatre enfants suit également les traces de ses parents. Après avoir été garde du corps du premier ministre Jean Chrétien, Marc Parent est devenu maire de Rimouski en 2017, l’année où Monique Vézina et Jean-Yves Parent ont célébré leur 60e anniversaire.e anniversaire de mariage.