Une aide décisive… Les plus hauts officiers américains estimaient qu’en harcelant les occupants bien avant l’arrivée des soldats alliés, la Résistance désorganisait terriblement la défense allemande et permettait une avance fulgurante après le Débarquement de Provence. Ce succès est le fruit du travail et du sacrifice de Jean Moulin : engagé dans la Résistance depuis 1940, ce préfet démis de ses fonctions par Vichy s’est vu confier la mission d’unifier, sur le territoire français, les trois principaux mouvements de résistance : Combat, Franc-Tireur et Libération. -Sud.
Au prix de mille difficultés, il parvient à créer le Conseil national de la Résistance, jusqu’à son arrestation près de Lyon le 21 juin 1943. Torturé par le chef de la Gestapo, Klaus Barbie, Jean Moulin décède le 8 juillet. Le parcours de ce Compagnon de la Libération doit beaucoup à la Provence, un aspect souvent méconnu qui est évoqué dans un documentaire de Sophie Accarias diffusé cette semaine par France 3.
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Enfant du Languedoc et de ProvenceJean Moulin est né en 1899 à Béziers, où ancien élève du petit séminaire d’Avignon et de la Faculté des Lettres d’Aix-en-Provence, son père Antoine-Émile avait été muté pour enseigner le français et le latin au collège. Le lieu de naissance de la famille était à Saint-Andiol, au nord des Bouches-du-Rhône, comme le soulignent Christine Levisse-Touzé et Isabelle Rivé dans un livret distribué lors des expositions : «
C’est là que Jean fut baptisé le 6 août 1899. C’est là aussi, assis dans le jardin ou sur le trottoir principal, que son père Antonin lisait livres et journaux, et composait parfois quelques poèmes en français ou en provençal. Il en a dédié deux à son plus jeune né Jean. La vie de famille est ainsi partagée entre Béziers et Saint-Andiol où elle passe les vacances entourée des cousins Escoffier et Sabatier. Les frontières naturelles des enfants étaient alors les Alpilles, le Luberon, le Ventoux et la Montagnette. Ils parcouraient le pays à vélo ou avec le petit cheval de leur grand-mère.
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