Coup dur pour l’offre de soins dentaires à Genève. Le Conseil d’Etat censé travailler sur un contre-projet à l’initiative lancée par les socialistes a abandonné. Après plusieurs mois de travail sur ce dossier, la Direction de la Santé et de la Mobilité (DSM) a finalement annoncé vendredi 29 novembre à la Commission Santé du Grand Conseil qu’elle ne proposait pas de contre-projet. Et donc abandonner l’option d’une taxe sur le sucre.
Une taxe sur la vente des boissons sucrées, dont les recettes seraient affectées à la prévention de la santé bucco-dentaire, est trop complexe à mettre en place, selon un document de la DSM obtenu par « Le - ». L’application d’une telle taxe serait difficile à réaliser. Cela imposerait également une charge administrative importante et ne serait pas du goût des commerçants. Quant à l’initiative du PS qui prône l’octroi d’un chèque annuel de 300 francs pour les soins dentaires aux bénéficiaires des subventions de l’assurance maladie, elle est jugée trop coûteuse (45 millions par an, selon nos informations).
« Il est décevant que la CE ne puisse pas proposer quelque chose. Car c’est une problématique qui reste importante au sein de la population. Ce sera à la Commission de se positionner. Ensuite, c’est aux citoyens de décider», a souligné le député socialiste Jacklean Kalibala. Le peuple a déjà voté sur cette question dans le passé. Le 10 février 2019, les Genevois ont rejeté à 55% une initiative proposant la création d’une assurance dentaire cantonale obligatoire. D’autres cantons romands se sont penchés sur la question. Vaud a renoncé à un projet du même type en mars 2018. «Ce sujet revient régulièrement sur la table», confirme Jacklean Kalibala. Et nous n’avons toujours pas trouvé de solution.»
De son côté, la députée PLR Natacha Buffet-Desfayes se réjouit que le DSM ait renoncé à créer une taxe cantonale sur le sucre. « Cette dernière ne répondrait pas aux attentes des initiateurs. Elle porterait également un coup dur aux commerçants et manquerait complètement son objectif sanitaire, car elle encouragerait le tourisme d’achat et ne permettrait pas de lutter efficacement contre la consommation excessive de sucre. En réalité, cette taxe sur le sucre n’aurait de sens qu’au niveau fédéral.»
Si la possibilité d’un contre-projet s’éloigne, la décision finale revient à la Commission. Cette dernière se réunira à nouveau en janvier pour connaître les actions qu’elle compte mener. De son côté, la DSM indique qu’« indépendamment de l’initiative et de son éventuel contre-projet, le département prévoit un renforcement substantiel des moyens dans le domaine de la santé bucco-dentaire en 2025 ».