Y voyant une manière d’enrichir les Québécois, le gouvernement Legault a explosé les aides aux entreprises depuis 2018. Mais les résultats sont-ils au rendez-vous ? La Revue vous présente le rapport le plus complet jamais produit sur cet enjeu crucial alors que le Québec se dirige vers un déficit record.
Québec se dit prêt à réinvestir dans Lion Électrique et Northvolt, mais les Québécois ne sont pas d’accord. Plus de la moitié d’entre eux estiment que le gouvernement devrait tout simplement cesser de soutenir financièrement les entreprises qui sont sous assistance respiratoire, selon un nouveau sondage Léger.
« Les gens ne sont pas très solidaires, c’est clair », constate le vice-président exécutif de Léger Marketing, Sébastien Dallaire, observant les données du sondage.
C’est bien sûr un euphémisme, puisque 52 % des personnes interrogées ont répondu « non » à la question de savoir si le gouvernement devait continuer à soutenir financièrement Lion et Northvolt malgré leurs difficultés.
L’option inverse n’a reçu que 23 % de soutien et 26 % des personnes interrogées ont préféré ne pas commenter.
«C’est plus de deux pour un en faveur du non», souligne M. Dallaire.
Au total, le gouvernement du Québec a accordé plus de 160 millions de dollars en aide financière à Lion Électrique et 710 millions de dollars à Northvolt. Dans les deux cas, la porte est toujours ouverte à d’éventuelles aides complémentaires si certaines conditions sont remplies.
Lion moins impopulaire que Northvolt
L’enquête montre également que ni Lion Électrique ni Northvolt ne sont appréciés de la population.
Seulement 30 % des personnes interrogées pensent que le gouvernement devrait soutenir Lion, et cette proportion tombe à 22 % pour Northvolt. Au total, plus d’un Québécois sur trois (37 %) pense que le gouvernement ne devrait soutenir aucune de ces entreprises.
Photo fournie par NORTHVOLT
Quelque « 66 % des gens sont opposés à leur soutien ou ne savent pas si Québec devrait les aider, c’est donc une minorité qui est favorable aux aides gouvernementales », précise l’enquêteur.
C’est aux entreprises de prendre des risques
Par ailleurs, interrogés de manière très générale sur le financement gouvernemental des entreprises, 46 % des Québécois répondent que c’est aux entreprises plutôt qu’à l’État de prendre des risques.
A l’inverse, 37% des personnes interrogées trouvent normal que le gouvernement soutienne financièrement les entreprises d’un « nouveau secteur d’activité économique », et 17% ne font aucun commentaire.
«La différence est moindre, mais on voit qu’il y a généralement une réticence», précise Sébastien Dallaire.
Méthodologie
Un sondage web a été réalisé auprès de 1 011 Québécois âgés de 18 ans ou plus entre le 6 et le 9 décembre. Il n’est pas possible de calculer une marge d’erreur sur un échantillon tiré d’un panel, mais à titre de comparaison, la marge d’erreur maximale pour cet échantillon est de ± 3,08%, soit 19 fois sur 20.