Comme presque à chaque fois, l’issue du vote ne faisait aucun doute. Comme toujours, la partition produite donne lieu à des analyses sur le soutien symbolique apporté par les Chambres à l’égard du premier parmi ses pairs du collège gouvernemental pour les douze prochains mois.
Les louanges de - Financier
Au vu du résultat, les élus expriment leur reconnaissance pour les capacités de leadership du libéral-radical. Manœuvrant en 2023 pour orchestrer le sauvetage de la grande banque Crédit Suisse, la ministre des Finances avait marqué les esprits par sa rapidité et sa solidité, ce qui lui avait valu la distinction d’être désignée comme l’une des « femmes les plus influentes » au monde par les médias britanniques - Financier. Une nomination honoraire qui sera confirmée ou endommagée dans quelques jours dès la publication du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur la faillite de l’institut financier zurichois.
Le nombre de voix recueillies par la Saint-Galloise témoigne cependant du mécontentement d’une partie de l’échiquier politique. Cela s’explique notamment par le vaste programme d’économies budgétaires – qu’elle et le Conseil fédéral appellent « réductions » – lancé cette année.
Suite au rapport d’un petit groupe de travail réuni autour de l’ancien directeur de l’Administration fédérale des finances Serge Gaillard, le grand financier et le gouvernement ont défini une palette d’économies financières possibles. Les protestations se sont multipliées. Ils viennent non seulement de la gauche, mais aussi des cantons et de sa famille politique de droite, cette dernière n’appréciant guère les augmentations d’impôts proposées sur les retraits de capital de la prévoyance vieillesse.
Un style que tout le monde n’aime pas
Les grincements de dents parlementaires pourraient aussi résulter d’appréciations plus générales, liées au style de Karin Keller-Sutter. Forte personnalité, la magistrate jouit certes d’une réputation de femme politique redoutable, connaisseuse de ses dossiers. Mais elle irrite aussi certains de ses adversaires et alliés par sa façon de faire avancer les choses, sans trop se soucier de l’opinion – et des sensibilités – du Parlement. Le terme « première de la classe », avec lequel on lui donne souvent, reflète à la fois des opinions positives et négatives à son égard.