(Québec) Le gouvernement Legault refuse de rendre publiques les recommandations de la Sûreté du Québec (SQ), concernant la réduction du taux d’alcoolémie permis au volant de 0,08 à 0,05.
Publié à 6h33
Mis à jour à 10h47
Patrice Bergeron
La Presse Canadienne
L’opposition officielle accuse le gouvernement de cacher des informations sur des rapports démontrant que des mesures plus sévères pourraient éviter 10 à 14 décès par année sur les routes.
En point de presse jeudi, le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a indiqué que les documents expurgés resteraient expurgés.
“Le rôle du ministre de la Sécurité publique est de sauver des vies, s’il y a des décès dus à la conduite en état d’ébriété, il en est responsable”, a déclaré le député libéral Monsef Derraji lors de la mêlée de presse jeudi matin.
La SQ est donc une autre autorité qui penche en faveur d’un abaissement du taux permis de 80 mg d’alcool/100 ml de sang à 50 mg d’alcool/100 ml de sang, selon la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) et les coroners. .
Le gouvernement Legault a toujours refusé d’imposer des sanctions administratives aux conducteurs affichant un taux compris entre 0,05 et 0,08, mais il semble de plus en plus isolé, conclut le PLQ, en croisade sur ce dossier.
Des documents confidentiels de la SQ démontrent, chiffres à l’appui, que le Québec améliorerait son bilan en matière de sécurité routière s’il abaissait le taux permis de 80 mg d’alcool/100 ml de sang à 50 mg d’alcool/100 ml de sang, comme tous les autres provinces.
Ainsi, selon les projections de la SQ établies à partir des résultats obtenus en Alberta et en Colombie-Britannique, le Québec pourrait connaître une réduction de 10 à 14 collisions mortelles annuellement, dont 4 à 6 sur le territoire de la SQ. lire.
Si le même exercice se basait sur les résultats en Ontario, il y aurait 5 collisions mortelles de moins sur les routes du Québec, poursuit-on.
“Le risque de collision et de blessure est significativement augmenté de 50 mg%”, peut-on lire dans une note datée du 7 décembre 2022.
“En ce qui concerne les collisions mortelles, ce risque est multiplié par deux à neuf fois”, poursuit-on.
« À la lumière de la littérature scientifique, il apparaît que les performances générales des conducteurs diminuent significativement une fois le seuil de 50 mg% atteint. […] Une étude québécoise précise que conduire avec un taux d’alcoolémie variant entre 50 et 80 mg% augmente d’environ quatre fois le risque d’être impliqué dans une collision mortelle. »
On peut également lire dans l’analyse que les restaurateurs et bars « risquent de s’opposer » à l’adoption de nouvelles mesures en raison de « l’effet attendu sur la fréquentation et les ventes dans leurs établissements ».
We specifically mention the Association Restauration du Québec and the Nouvelle Association des bars du Québec.
Rédaction « épouvantable »
Toutefois, les recommandations sont expurgées dans les trois documents obtenus.
Cette caviardage est « terrible », a dénoncé le député libéral Monsef Derraji, dans une entrevue à La Presse canadienne diffusée jeudi.
Les rapports 2022 et 2023 sont partiellement expurgés, mais le rapport 2024 est pour l’essentiel entièrement expurgé.
La députée libérale de Nelligan a rappelé que la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, n’avait pas rendu public un avis de la SAAQ qui considérait que les sanctions administratives pour une alcoolémie comprise entre 0,05 et 0,08 étaient une « mesure de transporteur ».
Elle a dit qu’elle n’avait pas lu cet avis.
De plus, un rapport du coroner Yvon Garneau avait déjà recommandé en 2021 d’étudier la faisabilité de cette mesure, mais trois autres rapports du coroner concernant le décès de trois autres usagers de la route vont encore plus loin. Ils recommandent clairement d’abaisser la limite à 0,05.
Selon M. Derraji, il ne faut pas tolérer de nouveaux décès sur les routes et adopter une loi au début de l’année prochaine pour imposer des sanctions administratives à partir de 0,05.
Le député libéral lui-même a déjà déposé un projet de loi en ce sens, mais le gouvernement caquiste ne l’a pas demandé à l’étude, comme c’est le cas la plupart du - pour les projets de loi de l’opposition.