Après des négociations ardues et des grèves d’enseignants, Sonia Lebel souhaite transformer le régime de négociation avec des milliers de syndiqués du secteur public pour obtenir des ententes plus rapidement.
La présidente du Conseil du Trésor, Sonia Lebel, annonce une réforme majeure du régime de négociation des conventions collectives. Son souhait est de réduire considérablement le nombre de tables de négociation dans lesquelles pataugent les syndicats qui représentent 600 000 salariés et les négociateurs gouvernementaux.
Elle déposera un projet de loi pour moderniser le processus qui ne « favorise pas un règlement rapide ».
D’après M.moi LeBel, les règles régissant les conventions collectives sont trop rigides, soulignant que le régime de négociation des secteurs public et parapublic a été établi en 1985.
« J’ai eu le privilège de diriger deux cycles de négociations. Le contexte actuel, il faut le dire, est bien différent de celui de l’époque. J’ai constaté que les règles actuelles ne répondent plus du tout aux réalités d’aujourd’hui et qu’elles sont beaucoup trop lourdes. Le marché du travail a évolué, les relations de travail se développent dans une nouvelle dynamique et l’économie s’est transformée », a-t-elle déclaré.
La complexité des négociations actuelles aux différentes tables rend difficile d’avoir des discussions cohérentes sur de nombreux enjeux comme l’organisation du travail ou la conciliation travail-famille et la transformation du réseau de la santé, a-t-elle déclaré.
Ce sont surtout les démarches obligatoires et la structure complexe qui ralentissent les négociations, souligne M.moi Lebel refuse toutefois de citer des exemples concrets.
Collaboration
Par ailleurs, le président du Conseil du Trésor a clairement indiqué que le gouvernement n’a pas l’intention de modifier les droits syndicaux ni de réduire le pouvoir de grève.
Elle ne veut pas non plus bouleverser l’équilibre des pouvoirs entre patronat et syndicats.
« Je suis convaincu que les syndicats trouveront une main tendue pour parler des questions qui les concernent également. L’idée n’est pas de changer l’équilibre des pouvoirs», a déclaré le président du Conseil du Trésor en point de presse.
De son côté, le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) a dit accueillir Mme.moi Lebel.
« Nous sommes prêts à explorer de nouvelles façons de faire pour moderniser les négociations. Après 40 ans, il était -. Favoriser des ententes plus rapides est un objectif louable», a déclaré Guillaume Bouvrette, président du SPGQ.
« En revanche, une réforme de cette ampleur doit être précédée de consultations rigoureuses avec les organisations syndicales. La solution choisie doit être avantageuse pour les deux parties.
Des doutes
La libérale Marwah Rizqy a critiqué l’approche du gouvernement Legault, se plaignant que le Québec n’a pas besoin de nouvelles réformes. « Ce ne sont pas de nouvelles structures dont nous avons besoin, mais des services », a-t-elle déclaré.
Son collègue Vincent Marissal a soutenu qu’une réforme des négociations doit précisément être axée sur les services aux citoyens qui paient des impôts.
« Si on va dans cette direction, je serai là pour appuyer la ministre dans son projet de loi », a-t-il assuré.
Pascal Paradis du Parti québécois a comparé l’approche à la tarte aux pommes.
“Discussion globale, cadre plus souple, définition des rôles, renforcement de la vision d’ensemble, c’est une excellente tarte aux pommes servie avec une bonne portion de glace vanille supplémentaire”, a-t-il critiqué.
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