Le Tchad a créé mercredi une commission spéciale pour orchestrer la dénonciation de l’accord de coopération militaire entre Paris et N’Djamena, en vue d’un “retrait ordonné des engagements bilatéraux”, sans indiquer de délai précis.
Présidée par le ministre des Affaires étrangères, cette commission a pour mission de « notifier officiellement la dénonciation de l’accord de coopération militaire (…) aux autorités françaises par la voie diplomatique », selon un arrêté signé par le Premier ministre.
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Elle devra également élaborer un plan pour mettre fin aux obligations au titre de la convention, gérer les aspects juridiques, sécuritaires et logistiques et travailler avec la partie française pour assurer un retrait contrôlé des forces. La date de la première réunion de cette commission n’a pas encore été annoncée.
L’accord, qui prévoit un délai de résolution de six mois à compter de sa notification, constitue un tournant majeur pour le Tchad, seul pays du Sahel abritant encore les forces françaises après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
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Annoncée le 28 novembre au nom de la “souveraineté” et après “une évaluation minutieuse”, cette décision a surpris Paris, même si elle a été présentée comme non motivée par “une logique de remplacement d’un pouvoir par un autre”, selon le président tchadien. .
En transition politique depuis 2020, le Tchad est également confronté à de multiples défis internes : les attaques de Boko Haram, l’afflux de réfugiés soudanais et les conséquences dévastatrices des récentes inondations.
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Cette rupture s’inscrit dans une série de repositionnements régionaux concernant la présence militaire française en Afrique de l’Ouest.