Syrie : jihadistes et rebelles ont pris la majeure partie d’Alep

Les jihadistes et les factions rebelles alliées ont pris la majeure partie d’Alep, la deuxième ville de Syrie, après une offensive éclair contre les forces du régime de Bachar Al-Assad qui a fait plus de 320 morts, a rapporté une agence de presse. ONG SAMEDI.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), établi en Grande-Bretagne, mais qui dispose d’un réseau de sources dans le pays en guerre, a également fait état de raids aériens nocturnes russes sur Alep, les premiers depuis 2016.

Les jihadistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et leurs alliés soutenus par la Turquie sont entrés dans la deuxième ville de Syrie, Alep, le 29 novembre.

Photo : Getty Images / MOHAMMED AL-RIFAI

Samedi après-midi, une frappe aérienne a ciblé véhicules civils dans un secteur d’Alep pris par les rebelles, tuant 16 civils, a déclaréOSDHprécisant que le raid avait été probablement mené par des avions russes.

Lancée mercredi, l’offensive des jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), dominé par l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, et de leurs alliés, les rebelles syriens, constitue un coup dur pour le pouvoir.

Ces violences sont les premières de cette ampleur depuis plusieurs années en Syrie, où les hostilités avaient globalement cessé entre les belligérants soutenus par différentes puissances régionales et internationales aux intérêts divergents dans cette guerre dévastatrice débutée en 2011.

Avec le soutien militaire crucial de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah libanais, le régime d’Assad a repris le contrôle d’une grande partie du pays en 2015, puis en 2016 de la totalité de la ville d’Alep.

Mais de vastes régions échappent encore à son pouvoir : le HTS et ses alliés contrôlent des pans entiers de la province d’Idlib (nord-ouest) ainsi que des territoires de la province voisine d’Alep, ainsi que des secteurs de Hama et de Lattaquié. Et de vastes zones du nord-est du pays sont aux mains des forces kurdes syriennes.

Entré à Alep vendredi, le HTS et les factions alliées ont pris la majeure partie de la ville, les bâtiments gouvernementaux et les prisonsdit leOSDH.

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Une photo du président syrien Bachar al-Assad et un drapeau national ont été déchirés par des combattants antigouvernementaux dans la ville d’Alep.

Photo : Getty Images / OMAR HAJ KADOUR

Sur place, jihadistes et rebelles ont célébré leur entrée à Alep, certains posant devant la citadelle historique, d’autres installant leur drapeau devant un commissariat affichant un grand portrait de M. Assad, selon des correspondants de l’agence.AFP sur place.

L’armée syrienne confirme l’offensive jihadiste à Alep

L’armée syrienne a confirmé la présence de combattants anti-régime grandes pièces d’Alep et déploré dizaines morts et blessés lors de l’offensive djihadiste.

Selon une dernière évaluation duOSDH327 personnes ont été tuées depuis mercredi – 183 combattants de HTS et factions rebelles, 100 soldats syriens et membres des forces progouvernementales ainsi que 44 civils.

Les médias d’État ont fait état de quatre civils tués dans un bombardement contre une résidence étudiante à Alep, ville de quelque deux millions d’habitants et cœur historique du pays d’avant-guerre.

La plupart des civils restent chez eux et les institutions publiques et privées sont presque entièrement fermées.» a déclaré la radio pro-gouvernementale Sham FM.

Le directeur duOSDHRami Abdel Rahmane, a déclaré auAFP que les jihadistes et les rebelles, dont certains soutenus par la Turquie, avaient rapidement pris de vastes secteurs d’Alep sans rencontrer de résistance majeure.

Il n’y a pas eu de combat et les forces du régime ainsi que Le gouverneur d’Alep, les commandants de la police et de la sécurité se sont retirés du centre-villeil a ajouté.

L’offensive a également permis aux jihadistes et rebelles de conquérir au moins 50 localités, dont la ville clé de Saraqeb, au sud d’Alep, à l’intersection de deux autoroutes reliant Damas à Alep et Lattaquié, selon l’armée.OSDH.

Les lignes du régime se sont effondrées à un rythme incroyable qui a surpris tout le mondeestime Dareen Khalifa, experte de l’International Crisis Group.

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L’offensive des jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), dominé par l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, et de ses alliés, les rebelles syriens, constitue un coup dur pour le pouvoir.

Photo : Getty Images / MOHAMMED AL-RIFAI

Le chef de gouvernement proclamé par le HTS à Idlib, Mohammad al-Bashir, a déclaré jeudi que l’offensive avait été lancée après le régime a massé ses forces sur les lignes de front et bombardé les zones civiles.

L’armée turque, qui contrôle plusieurs zones du nord de la Syrie, a appelé vendredi ailette de la attaques sur Idlib et sa région après une série de raids des forces aériennes russes et syriennes.

L’armée russe a annoncé que son aviation avait bombardé des groupes extrémistes.

Le nord-ouest de la Syrie a bénéficié ces dernières années d’un calme précaire rendu possible par un cessez-le-feu instauré après une offensive du régime en mars 2020, et parrainé par Moscou et Ankara.

L’offensive jihadiste a été lancée le jour où était annoncé un accord de cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël, en guerre ouverte depuis plus de deux mois. Israël a également bombardé des sites du Hezbollah en Syrie.

L’Iran, également allié du Hezbollah, et la Russie, qui a réitéré son soutien au pouvoir syrien, ont aidé militairement le régime d’Assad pendant la guerre civile, déclenchée en 2011, après la répression brutale par le gouvernement des manifestations pro-démocratie.

La guerre complexe en Syrie a tué un demi-million de personnes et déplacé des millions de personnes.

 
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