Abus dans la LHJMQ | D’autres « incidents abominables et abusifs » font surface – .

Abus dans la LHJMQ | D’autres « incidents abominables et abusifs » font surface – .
Abus dans la LHJMQ | D’autres « incidents abominables et abusifs » font surface – .

Des glaçons et des raisins placés dans l’anus. Des couteaux à beurre congelés placés sur les parties génitales. Des pressions pour avoir des relations sexuelles avec une femme les unes après les autres… Une série d’actes «abominables et abusifs» ont été perpétrés contre des joueurs recrutés par différentes équipes de la Ligue de hockey junior des Maritimes du Québec (LHJMQ)* depuis des années, selon une requête introductive d’instance déposée mardi au palais de justice de Montréal.


Publié à 13h31



Cette demande s’inscrit dans le cadre du recours collectif intenté par l’ancien joueur des Saguenéens de Chicoutimi Carl Latulippe contre la LHJMQ, ses 18 équipes et la Ligue canadienne de hockey au nom de tous les joueurs mineurs qui y ont subi des abus de 1969 à aujourd’hui.

Si l’histoire de Carl Latulippe, révélée pour la première fois par La presseLe document déposé mardi à Montréal détaille les cas troublants de plusieurs autres anciens joueurs, dont l’anonymat est préservé. Les faits exposés se seraient déroulés à différentes époques des années 1970 à 2000 et révèlent une « culture d’abus systémique », peut-on y lire. « Le cas du requérant (Carl Latulippe) est tragiquement loin d’être un cas isolé. Il n’est pas le seul à avoir subi des abus alors qu’il jouait dans la LHJMQ », peut-on y lire.

Crème chauffante et « raisin de cuve »

Joueur recruté au milieu des années 1980, C. aurait notamment participé à une « course de raisin ». « C’était pour que les recrues courent ensemble […] nu, avec un raisin dans l’anus. Pour chaque course, la personne qui a perdu […] « Il a été contraint de manger ses raisins et ceux de tous les autres participants », peut-on lire dans la procédure. Le même joueur affirme que lors d’une fête, un membre du personnel de l’équipe pour laquelle il jouait a emmené les recrues dans une maison où elles ont dû, « l’une après l’autre […] avoir des relations sexuelles avec (une) femme.

Le membre E., qui a joué dans la LHJMQ à la fin des années 1990, raconte avoir été forcé de se rendre avec d’autres compatriotes, complètement nus, aux toilettes des autobus de l’équipe lors des voyages. « Ils étaient obligés de rester là et ne pouvaient sortir que s’ils avaient une érection », peut-on lire. D’autres anciens joueurs affirment avoir été enfermés nus dans les toilettes des autobus lors des voyages de l’équipe ou avoir été forcés de se masturber devant d’autres joueurs. Les recrues (appelées « kids » par les vétérans) étaient ciblées.

À la fin des années 1980, le hockeyeur D. dit avoir vécu « un véritable enfer » hors de la patinoire. Il affirme aussi avoir dû participer à une « course de raisins ». Comme plusieurs anciens joueurs, D. affirme que « les entraîneurs, les soigneurs et les personnes chargées de l’équipement de l’équipe étaient au courant » des abus et « n’ont rien dit ». Selon lui, certaines recrues ont quitté l’équipe avant la fin du camp d’entraînement. D., comme d’autres anciens joueurs, dit avoir développé « un problème d’alcool et de colère ». D’autres anciens joueurs disent avoir mis un terme prématuré à leur carrière de hockeyeur à cause des abus qu’ils ont subis.

Joueur dans les années 1970, A. affirme que des vétérans lui auraient placé un glaçon dans l’anus et des couteaux à beurre congelés sur ses parties génitales lors de sa saison de recrue. Un produit chaud appelé « heat » aurait également été frotté sur ses parties génitales, ce qui « provoquait une sensation de brûlure très douloureuse ». Il n’a jamais signalé les abus, car selon lui, quand on est une recrue, « on prend son trou et on le ferme », c’est écrit.

Le juge de la Cour supérieure Jacques G. Bouchard a autorisé l’exercice d’un recours collectif contre la LHJMQ, ses 18 équipes et la Ligue canadienne de hockey, le 10 avril dernier. La LHJMQ avait porté cette décision en appel. Mais cet appel a été rejeté la semaine dernière.

La requête introductive d’instance déposée mardi affirme que plusieurs anciens joueurs ont été « brutalement abusés sexuellement, physiquement et/ou psychologiquement » lors de leur passage dans la LHJMQ alors qu’ils étaient mineurs. Ces « abus endémiques » étaient « connus de tous les adultes de toutes les équipes » et une « culture du secret » régnait. L’avocat David Stolow, qui représente les demandeurs du recours collectif, affirme qu’il est « difficile pour les joueurs de parler de ce qu’ils ont vécu », mais il les encourage néanmoins à le contacter, leur rappelant que leur anonymat sera respecté.

Carl Latulippe réclame 650 000 $ aux défendeurs et 15 millions $ en dommages-intérêts punitifs et exemplaires collectifs.

* Anciennement la Ligue de hockey junior majeur du Québec

 
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