Le président russe Vladimir Poutine a menacé jeudi de frapper les centres de décision de Kiev avec son puissant missile « Orechnik ».
Il n’a jusqu’à présent pas donné suite à ses menaces, mais a attaqué les infrastructures énergétiques ukrainiennes avec des frappes massives de missiles et de drones pour la onzième fois cette année, selon Kiev.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé Moscou d’avoir mené ces frappes avec des « munitions à fragmentation ». Cela constitue une « escalade ignoble », a-t-il dénoncé. Au sujet du missile lourd, il a appelé à une « réponse ferme » au « chantage » de Poutine.
Le président russe a de son côté vanté les mérites de ce missile « Orechnik » d’une portée de plusieurs milliers de kilomètres, conçu pour emporter des ogives nucléaires.
Il est capable de frapper partout en Europe, même sans être équipé de têtes nucléaires, selon lui.
“Si vous utilisez plusieurs de ces systèmes en une seule frappe – deux, trois, quatre – alors, en termes de puissance, cela est comparable à l’utilisation d’une arme nucléaire”, a-t-il déclaré. » a affirmé aux journalistes, comparant le missile à « une météorite ».
Avouement de « faiblesse »
Le Premier ministre polonais Donald Tusk, dont le pays est un fidèle partisan de Kiev, a jugé que les menaces de Vladimir Poutine démontraient plus que toute autre chose sa « faiblesse ».
“Le fait qu’il utilise si souvent des menaces très dures dans son discours témoigne de sa faiblesse plutôt que de sa force”, a répondu M. Tusk, interrogé sur cette menace lors d’une conférence de presse commune avec son homologue suédois, Ulf Kristersson.
Mercredi, la Pologne, les pays baltes et nordiques ont déclaré vouloir renforcer leur soutien militaire à l’Ukraine et ont appelé à une prolongation des sanctions contre la Russie.
“Nous ne nous laisserons pas effrayer par des menaces de ce genre, nous soutiendrons l’Ukraine aussi longtemps qu’elle en aura besoin”, a insisté M. Tusk.
La Russie a intensifié sa pression militaire sur l’Ukraine ces dernières semaines, moins de deux mois avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, considéré comme un possible tournant.
Très critique à l’égard des milliards de dollars débloqués par Washington pour l’Ukraine, le président élu a promis de résoudre le conflit avant même de prêter serment le 20 janvier, sans jamais expliquer comment.
Trump : un « homme intelligent »
Jeudi, Vladimir Poutine, qui a côtoyé Donald Trump lors de son premier passage à la Maison Blanche entre 2017 et 2021, l’a décrit comme un “homme intelligent” avec “beaucoup d’expérience”, capable de “trouver” des solutions.
Sur le front, les forces russes ont réalisé ces dernières semaines des gains territoriaux, à une vitesse jamais vue depuis début 2022, face à une armée ukrainienne affaiblie, notamment autour des villes de Pokrovsk, Kourakhové et Koupiansk.
Dans ce contexte très incertain, l’administration du président sortant Joe Biden a appelé mercredi Kiev à abaisser l’âge minimum de mobilisation militaire à 18 ans – au lieu de 25 ans actuellement – pour reconstituer les rangs.
(AFP)