un triangulaire, comment ça marche ?

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By Le Nouvel Obs

Publié le 30 juin 2024 à 19h45Mis à jour le 30 juin 2024 à 21h03

In a polling station in Rialle (Loire-Atlantique), June 30, 2024. ESTELLE RUIZ/HANS LUCAS VIA AFP

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Ce sera l’une des nouveautés clés de ces législatives : le nombre record de scrutins à trois pour le second tour. Un scénario qui rendra cruciale la question des transferts et des retraits de voix.

C’est l’un des points clés de ces élections législatives anticipées, après la dissolution de l’Assemblée le 9 juin par Emmanuel Macron : les triangulaires. En effet, la répartition de l’électorat en trois blocs massifs (extrême droite, Nouveau Front populaire et majorité présidentielle) favorise ce scénario dont l’issue ajoute un peu plus d’inconnu au second tour qui aura lieu dimanche 7 juillet.

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Concrètement, les électeurs d’une circonscription pourraient être amenés à choisir non pas entre deux finalistes, mais entre trois candidats. Explications.

L’impact crucial de la participation

Pour comprendre ce nombre élevé de triangulaires, revenons aux règles de vote. Si aucun candidat d’une circonscription n’obtient la majorité absolue au premier tour (soit plus de 50 % des suffrages exprimés, et un nombre de voix égal au quart des inscrits), ce sont les deux candidats ayant recueilli le plus de voix qui se qualifient pour le second tour. Si un troisième candidat obtient un nombre de voix au moins égal à 12,5 % des inscrits, il peut se maintenir au second tour : il s’agit donc d’une triangulaire.

Et si, hypothèse rare mais pas impensable, il y a un quatrième candidat, il s’agit d’un quadrangulaire. Une situation qui n’est pas celle des élections municipales et régionales, où le seuil de maintien se réfère aux suffrages exprimés (c’est-à-dire aux votes, et non aux inscriptions sur les listes).

Cependant, plusieurs éléments de cette élection surprise ont conduit à de nombreuses situations triangulaires.

La participation d’abord. Lorsqu’il est supérieur, le seuil des 12,5% devient mécaniquement plus facile à atteindre. Jean-Yves Dormagen, politologue spécialisé dans les comportements électoraux, explique au « Nouvel Obs » : « C’est mathématique, la participation fait baisser le pourcentage de voix nécessaire pour atteindre le seuil de 12,5 % d’inscrits. »

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Avec 47,5% de participation aux élections législatives de 2022, un taux historiquement bas, un candidat en troisième position devait obtenir près de 27% des suffrages exprimés pour accéder au second tour. Seules huit circonscriptions en France ont connu des triangulaires. « Avec une participation de 60 %, les candidats doivent dépasser les 20,8 % des suffrages exprimés. Donc plus la participation est élevée, plus il y a de courses triangulaires. »a précisé Jean-Yves Dormagen.

Mais une participation forte, si elle est une condition pour favoriser les situations triangulaires, n’est pas suffisante. Ainsi, en 1993, il y avait 15 triangulaires pour un taux de participation de 68,9%. En 2007, avec 60,4% de participants, il y a eu 12 situations triangulaires – et une seule au final. En 2012, il y avait 46 situations triangulaires.

La possibilité de triangulaires est favorisée par la polarisation des votes en trois blocs : Nouveau Front populaire (NFP), Ensemble et Rassemblement national (RN). Aussi, les votes sont d’autant plus concentrés que le nombre de candidats actuels est le plus faible depuis trente ans, explique -. Seules 4 010 sont répertoriées dans tout le pays, soit 2 280 de moins qu’en 2022. De nombreuses petites formations politiques n’ont pas eu le temps de s’organiser pour présenter des candidats. Leur nombre est également réduit par l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire.

Un avantage pour le Rassemblement national ?

Dans cette configuration d’un second tour avec un grand nombre de scrutins à trois, l’avantage du RN est clairement renforcé car il bénéficie de la division des deux autres camps (NFP et Ensemble) s’ils se qualifient pour le second tour, et de faibles transferts de voix entre leurs électorats. Selon l’analyse d’Odoxa dans une étude publiée le 21 juin pour le Nouvel Obs, “le RN gagne déjà très souvent dans les duels contre Renaissance et plus encore contre le NFP, mais il gagne encore plus dans les triangulaires”.

Le grand nombre de triangulaires rend donc la question des reports et retraits de voix d’autant plus cruciale. Socialistes, écologistes et communistes ont appelé au retrait des candidats les moins bien placés – de gauche, du camp macroniste, ou du parti de droite Les Républicains – afin de bloquer le Rassemblement national.

Le camp macroniste et La France insoumise (LFI) n’ont pas encore pris de position claire sur les désistements mais devront faire leur choix rapidement avant la clôture des candidatures au second tour. L’actuelle majorité présidentielle hésite particulièrement à retirer ses représentants au profit de candidats insoumis au nom d’un principe « toi RN, toi LFI ».

Emmanuel Macron a semblé nuancer sa position en appelant dimanche soir à un « grand rassemblement » au second tour des législatives face au Rassemblement national. « Face au Rassemblement national, l’heure est à un rassemblement large, clairement démocratique et républicain pour le second tour »a déclaré le président de la République dans une déclaration écrite. « La forte participation au premier tour (…) témoigne de l’importance de ce scrutin pour tous nos compatriotes et de la volonté de clarifier la situation politique. Leur choix démocratique nous oblige »il ajouta.

Après avoir régulièrement écarté La France Insoumise (LFI) du champ républicain, Emmanuel Macron semble ainsi opter pour une approche au cas par cas, en fonction des candidats qualifiés pour le second tour.

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Même son de cloche chez Gabriel Attal, vendredi 28 juin. « Je sais où sont mes valeurs. J’assumerai toujours mes responsabilités. […] Je veux évidemment empêcher les extrêmes, et notamment l’extrême droite, de gagner ces élections »semblant changer sa position de renvoyer dos à dos les « deux extrêmes ». Plus « Si nous voulons que l’extrême droite ne gagne pas ces élections, ce n’est pas avec l’extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon que nous y parviendrons »il ajouta.

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