des bouchons en vue aux urgences pédiatriques pour les vacances

des bouchons en vue aux urgences pédiatriques pour les vacances
des bouchons en vue aux urgences pédiatriques pour les vacances

Alerte rouge aux urgences pédiatriques pendant les vacances de fin d’année ! Ce mercredi, la Société genevoise de pédiatrie (SGP) a annoncé un préavis de grève pour les gardes qu’assurent ses médecins le soir (de 18h à 22h) et le week-end (de 9h à 22h). Le mouvement est prévu « à partir du samedi 21 décembre pour une durée indéterminée ». Problème : les soins SGP sont complémentaires des urgences des HUG, puisqu’ils absorbent, pendant les plages horaires concernées, 12 000 jeunes patients par an, selon Jean-Yves Corajod, coprésident du SGP.

Cette dernière regroupe 170 adhérents (la quasi-totalité de la profession au bout du lac). Elle a protesté contre une décision du Tribunal administratif fédéral datant de juillet. Le tribunal a donné raison aux caisses maladie du groupe Tarifsuisse, qui contestaient la facturation d’une « taxe de pression » de 45 francs appliquée à ces consultations d’urgence.

«Cette taxe est un symbole de reconnaissance de notre travail», explique Jean-Yves Corajod. Aucune profession n’accepterait de travailler au même rythme le soir et le week-end. Désormais, certains assureurs refusent de le rembourser lorsqu’il est appliqué dans les trois lieux qui hébergent les pédiatres de garde : l’hôpital de la Tour, les centres médicaux des Eaux-Vives et de Lancy. “On a l’impression d’attaques coordonnées visant à réduire au maximum les prestations”, juge le médecin.

Le SGP interpelle désormais les politiques, sachant que « si on ne peut plus prélever l’impôt, on perd 30 % de nos revenus lors des gardes ». A ce prix, difficile de trouver des bénévoles (quelque 80 médecins sont de garde). «Nous préférons rester à la maison.» Les pédiatres espèrent donc que le Canton «trouve une solution s’il estime que cette activité est nécessaire». Sachant qu’il n’a aucun contrôle sur la justice et les assureurs, le SGP pense qu’il pourrait combler lui-même ce manque à gagner.

Le ministère de la Santé (DSM) affirme « comprendre et partager les préoccupations de la profession concernant l’avenir de la médecine d’urgence, en particulier de la médecine pédiatrique ». Il indique que si cette grève est maintenue, “il faut s’attendre à ce que les jeunes patients soient orientés vers d’autres services d’urgences pédiatriques, ce qui interpelle le médecin cantonal quant à une éventuelle surcharge de ces services.” Interrogés à ce sujet, les HUG ont délégué leur réponse au DSM, qui est donc la suivante.

Reste la question d’une éventuelle compensation du manque de pédiatres de garde par l’Etat. Ce dernier observe que la loi ne permet pas de compenser « le déficit subi par les centres médicaux privés ». Tout l’intérêt est là. Selon Jean-Yves Corajod, « une convention prévoit qu’au plus tard le 1er janvier 2025, la facture devra être émise par le praticien et non par la structure qui l’héberge ». L’État pourrait-il alors s’impliquer ? « Cela pourrait être sous conditions, c’est toute la question », juge le médecin. Il en sera certainement question lors d’une rencontre prévue « prochainement » entre le conseiller d’État Pierre Maudet et le SGP.

 
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