L’auteur franco-algérien a été arrêté le 16 novembre à l’aéroport d’Alger puis placé en détention.
Publié le 26/11/2024 22:57
Mis à jour le 27/11/2024 06:35
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“Ce qui ne va pas, c’est la disproportion entre ce qui lui est reproché, qui est quand même un délit d’opinion, et ce qui lui est infligé”dénonce mardi 27 novembre sur France Culture, Maître François Zimeray, avocat de Boualem Sansal. L’écrivain franco-algérien a été placé sous mandat d’arrêt en Algérie où il est poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Boualem Sansal a été arrêté le 16 novembre à l’aéroport d’Alger à sa descente d’avion.
“Voici quelqu’un qui n’est pas loin de 80 ans et qui est aujourd’hui en prison”alerte son avocat. Il « Je suis allé en Algérie avec insouciance, en toute confiance. Il savait qu’il pouvait être menacé notamment par les islamistes qu’il dénonçait souvent, mais certainement pas au point d’être incarcéré par les autorités pour avoir dit ce qu’il croyait juste.» L’Algérie lui reproche notamment un entretien avec le média Frontières où il remet en question la souveraineté algérienne. « Je pense que cela pose des questions sur le niveau de liberté de ce pays qui est un pays souverain et indépendant, mais les Algériens sont-ils libres et indépendants ? C’est la question que pose l’incarcération de Boualem Sansal », dit François Zimeray.
« Il y a les accords de [19]62 qui permettent à un avocat français d’intervenir dans une procédure en Algérie, cela ne pose aucune difficultéexplique Me Zimeray, aux côtés des avocats algériens j’interviendrai si ce procès doit aller jusqu’au bout si la raison ne prévaut pas. S’il n’est pas libéré, ne serait-ce qu’en raison de son âge, il faudra alors qu’il y ait un procès et un procès est un débat public, un débat public autour des écrits de Boualem Sansal.»ajoute-t-il. “Je ne suis pas sûr que ceux qui l’ont jeté en prison se rendent compte à quel point cela ne les intéresse pas», précise l’avocat de l’écrivain.