Sans surprise, les réactions francophones à la « supernota » d’Elke Van den Brandt, qui sert de base aux négociations flamandes pour la formation d’un gouvernement bruxellois et dont des parties ont fuité ce mardi, n’ont pas tardé.
La semaine dernière, Elke Van den Brandt, leader de Groen, a présenté cette note de départ à ses partenaires de négociation, Cieltje Van Achter (N-VA), Frédéric De Gucht (Open Vld) et Ans Persoons (Vooruit).
Le document évoque, entre autres, la possibilité d’une fusion des zones de police, des CPAS et des communes qui seraient remplacées au niveau local par des quartiers où serait maintenu un guichet d’accueil des citoyens.
De quoi exciter un certain nombre d’esprits côté francophone.
► Lire aussi | Fusion de communes, retour de la taxe kilométrique : que contient la note de départ des négociations flamandes ?
Le PS pointe un « retour en arrière de 20 ans »
Interrogé par la DH, le député fédéral et maire sortant d’Evere Redouane Chahid (PS) dénonce une supernote « institutionnelle », « taillée sur mesure pour la N-VA ». Pour le socialiste, avec cette note, l’entraîneur néerlandophone exclut « de facto » le PS des négociations étant donné qu’il a fait connaître son veto pour gouverner avec la N-VA. “Aujourd’hui, c’est un retour en arrière de 20 ans. C’est le retour de la communauté comme condition préalable. Cela fait trop longtemps que la communauté empoisonne la vie politique et relégue au second plan les préoccupations quotidiennes des citoyens. Groen a donc décidé de servir la soupe à la N-VA», regrette-t-il.
► Voir aussi | Ridouane Chahid sur l’équipe bruxelloise : « Ce sera difficile d’être autour d’une table avec la N-VA »
Bernard Clerfayt (DéFI) le dénonce dans un communiqué »un réceptacle de vieux fantasmes flamands” OMS “oublie, au-delà de quelques banalités, d’aborder de manière drastique les principaux enjeux de Bruxelles« . Avec la N-VA autour de la table, personne ne pouvait ignorer que la fusion des communes et des zones de police allait revenir sur le devant de la scène.Etne, estime-t-il, rappelant qu’une telle fusion de zones de police n‘n’entraînerait pas d’économies d’énergiechelle ni aucune garantie d’une plus grande efficacité policière. “Cette obsession flamande cache mal la soif de pouvoir des partis flamands et leur méconnaissance des véritables enjeux de la gestion de notre ville-région.», ajoute-t-il. Aux yeux du leader des amarantes, cette super note ne porte pas assez d’exigences légitimes pour que l’Etat fédéral assume enfin ses responsabilités envers la Région Capitale.
Rien de nouveau pour les Engagés
Pour le président d’Engagés Bruxelles, Christophe De BeukelaerIl ne faut toutefois surprendre personne que les partis flamands aient une vision différente de celle des Engagés sur l’aspect institutionnel à Bruxelles, et que leurs positions de départ dans une négociation soient donc très éloignées. “Le Vooruit a par exemple fait campagne sous le nom de « one.brussels » pour réclamer la fusion des communes et des zones de police. Ce sont de vieilles revendications flamandes qui apparaissent dans chaque négociation», a-t-il déclaré.
Aux yeux du chef du parti centriste, il faut donc se mettre à la table des négociations pour en parler. “J’ai de bons arguments pour remettre en question ces propositions symboliques mais très inefficaces.», a-t-il ajouté.
Les négociateurs flamands critiquent les fuites
“Nous faisons désormais tout notre possible pour que cela fonctionne. La divulgation des projets de notes dans la presse ne nous rapproche pas de la mise en place d’un gouvernement.»a brièvement commenté le coordinateur des discussions entre partis néerlandophones, Elke Van den Brandt (Vert). Pour celui-ci, «ce genre d’approche ne fait que bloquer les choses, lorsque les défis sont énormes et que le temps presse« .
De son côté, Ans Persons (Vooruit) était également agacé par cette fuite qui «sape la confiance établie ces derniers jours. Nous continuons de demander que les échanges se déroulent en toute discrétion, afin de donner une chance de succès à ce processus de formation.», a-t-elle déclaré.
“Nous avons discuté hier d’un certain nombre de questions difficiles avec les négociateurs et attendons qu’un texte retravaillé soit adopté.», a pour sa part avancé Frédéric De Gucht (Ouvrir VLD), non sans ajouter : «Donc cette note ne vaut vraiment rien« .
BX1 avec Belga – Photos : Belga
■ Explications de Fabrice Grosfilley, chroniqueur politique à BX1, dans le 18 heures