Les citoyens de Sainte-Cécile-de-Milton déplorent qu’une réunion sur les produits chimiques perfluorés n’ait été annoncée qu’avec un préavis de 48 heures, lundi. Et qu’il ne sera pas enregistré, à la demande de la Direction de la Santé Publique (DSP).
Depuis un an, la DSP recommande de limiter la consommation d’eau potable dans la petite municipalité au nord de Granby, une première au Québec. Sainte-Cécile-de-Milton ne possède pas de réseau de distribution d’eau – chaque bâtiment est alimenté par un puits.
Eve Nault, une jeune maman de Sainte-Cécile-de-Milton, déplore le fait que la population n’ait été informée que 48 heures avant la rencontre avec la DSP de mercredi soir. Elle déplore également, comme d’autres sur une page Facebook de citoyens de ce village de l’Estrie, que la Santé publique ne souhaite pas que la rencontre soit enregistrée.
« Cela fait un an que nous avons arrêté de boire l’eau de notre puits, et au CPE de mes fils, les enfants ne peuvent pas non plus boire l’eau du puits », raconte M.moi Nault. Cela nous inquiète beaucoup. »
Les élèves de l’école primaire Sainte-Cécile ne boivent pas d’eau non plus, et la DSP fait la même suggestion pour les femmes enceintes, celles qui souhaitent le devenir et les bébés de moins de 1 an partout dans le village de 2000 âmes.
Le maire de Sainte-Cécile-de-Milton, Paul Sarrazin, explique que la décision de tenir une séance a été prise jeudi dernier, en raison des réponses aux demandes d’accès à l’information de la DSP qui étaient sur le point d’être envoyées. « Nous voulons que notre population soit informée en premier. »
Quant à l’absence d’enregistrement, elle s’explique par le fait que par le passé, des portions d’enregistrements des présentations de la DSP étaient citées hors contexte, selon M. Sarrazin.
The CIUSSS de l’Estrie led La presse envers M. Sarrazin pour la question du court préavis sur la réunion de mercredi soir.
Aide aux tests
Les quelque 70 résidents dont les puits ont été testés l’été dernier ont d’abord été informés personnellement, ce qui explique l’annonce générale seulement lundi, a expliqué M. Sarrazin. Une trentaine d’autres puits avaient été testés en 2023. Tous ces tests ont été payés par la municipalité, et M. Sarrazin a demandé, sans succès, au ministère provincial de l’Environnement de l’aider à assumer ces coûts. Une décharge à proximité pourrait être liée à des produits chimiques perfluorés.
Les normes canadiennes actuelles concernant les produits chimiques perfluorés – datant de 2018 – sont considérées comme très élevées. Cependant, une nouvelle norme a été proposée en 2023, qui abaisserait cette limite d’un facteur 10, à 30 nanogrammes par litre (ng/L). Et un rapport de 2023 de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) suggérait des limites encore plus basses.
Apprendre encore plus
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- 4 nanogrammes/litre
- Seuils de SPFO perfluorés et de PFOA à ne pas dépasser pour les enfants de moins de 1 an et les femmes enceintes ou projetant de le devenir
Source : INSPQ
- 7,35 ng/L
- Niveaux de PFOA dans le puits de l’école Sainte-Cécile
Source : DSP du CIUSSS de l’Estrie
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- 9,5 ng/L
- Niveaux de SPFO dans le puits de l’école Sainte-Cécile
Source : DSP du CIUSSS de l’Estrie