Même si le Québec pourrait je ne reverrai plus jamais la couleur de ses 470 millions de dollars injecté dans Northvolt, qui connaît de sérieuses difficultés financières, le constructeur suédois s’apprête à verser une somme de 7,6 millions de dollars à 250 de ses salariés pour éviter qu’ils ne quittent le navire au pire moment.
« Les primes de rétention sont égales à trois, six ou neuf mois de salaire de base et sont distribuées aux salariés éligibles en trois tranches pendant la période de rétention », précisent des documents judiciaires consultés par La Revue.
« Les deux premiers versements représentent chacun 25 % de la somme totale, tandis que le dernier versement représente les 50 % restants », peut-on lire.
Ces montants ont reçu l’approbation du juge Alfredo R. Perez, aux États-Unis. Il s’agit là d’une pratique courante lorsqu’on invoque le chapitre 11 de la loi sur la faillite.
Interrogé par La RevueLa porte-parole de Northvolt, Emmanuelle Rouillard-Moreau, a indiqué que cela vise à « fidéliser les employés qui ont une connaissance fine de l’organisation et des compétences difficiles à remplacer, particulièrement pendant cette phase critique ».
« Leur départ risquerait de perturber considérablement l’efficacité et la croissance future des activités de l’entreprise. On estime que le coût des programmes de rétention est inférieur au coût du recrutement et de la formation de nouveaux employés », a-t-elle soutenu.
Structure de Northvolt
Tableau tiré de documents judiciaires
Usine québécoise
Jeudi dernier, l’entreprise Northvolt, à l’origine du «plus gros investissement privé de l’histoire récente du Québec», selon les mots de François Legault, a déposé une demande de redressement judiciaire aux États-Unis.
Mais même si le fabricant de batteries se met à l’abri de ses créanciers pour restructurer la dette de Northvolt AB et de certaines de ses filiales, il assure que la construction de son usine de batteries de 7 milliards $ au Québec se poursuit.
Paolo Cerruti, Pierre Fitzgibbon, François Legault, Justin Trudeau, François-Philippe Champagne et Peter Carlsson avec la batterie, lors de l’annonce de la méga-usine suédoise Northvolt au Québec pour la fabrication de batteries lithium-ion à Saint-Basile-le- Grand et McMasterville. Montréal, le 28 septembre 2023. PIERRE-PAUL POULIN/LE JOURNAL DE MONTRÉAL/AGENCE QMI
Photo Pierre-Paul Poulin
En entretien à La jouteà TVA, le cofondateur et PDG nord-américain de Northvolt, Paolo Cerruti, a toutefois reconnu que le projet d’usine ici est plus fragile qu’avant.
«On se rend compte qu’il sera difficile d’isoler le secteur canadien», a-t-il observé à l’antenne.
« Le marché a montré des signes d’insécurité. Il existe un environnement macroéconomique marqué par des tensions géopolitiques », a-t-il conclu.
– Avec la collaboration de Sylvain Larocque
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