Faut-il démanteler Google ? Et si oui, comment ? Le gouvernement américain a répondu avec vigueur à cette question, mercredi 20 novembre. Le ministère de la Justice recommande notamment que l’entreprise soit contrainte de vendre son navigateur Google Chrome. Dans ses 23 pages de réquisition adressées au Tribunal du District de Columbia figurent également d’autres propositions visant à contraindre Google, accusé d’avoir illégalement maintenu sa domination dans la recherche en ligne. Le ministère n’exclut pas une séparation d’Android, l’environnement mobile de Google, leader sur les smartphones.
Si elles étaient confirmées par la justice, de telles mesures constitueraient un séisme dans l’histoire du géant avec 307 milliards de dollars (290,6 milliards d’euros) de chiffre d’affaires et 73 milliards de dollars de bénéfice net en 2023. Au-delà, elles marqueraient le coup le plus dur porté à l’économie numérique. géant depuis le procès antitrust qui, au début des années 2000, a contraint Microsoft à ne plus privilégier son navigateur Explorer dans son environnement Windows.
La vente de Chrome, qui représente 61% du marché des navigateurs aux Etats-Unis, “mettra fin définitivement au contrôle de Google sur un point d’accès crucial à la recherche en ligne et permettra aux moteurs concurrents d’être présents dans un navigateur utilisé par tant de personnes comme passerelle vers Internet”, justifie le ministère de la Justice. Selon cette dernière, si Google détient plus de 90 % de part de marché dans la recherche en ligne, c’est parce que «des avantages mal acquis»comme avoir installé son moteur par défaut sur votre navigateur Chrome. Et de là tire sa puissance dans la publicité en ligne, sa principale Source de revenus.
Interdiction de privilégier YouTube ou Gemini
Sur Android, le ministère propose deux « options ». Le “plus direct” c’est forcer Google à s’en séparer, mais éviter « objections significatives » que l’entreprise ne manquerait pas de relever, l’alternative est de lui interdire d’y promouvoir ses services, notamment son moteur de recherche, en l’installant comme seul moteur par défaut.
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Outre ces pistes de démantèlement de pans de l’empire Google, le gouvernement recommande de lui interdire de conclure des contrats exclusifs payants pour installer son moteur par défaut sur d’autres plateformes, comme les iPhone d’Apple, contre plus de 20 milliards de dollars par an. Selon le document, il serait également interdit à Google de promouvoir ses services comme la plateforme vidéo YouTube, ou son assistant d’intelligence artificielle Gemini, sur son moteur. Il devrait également vendre, à un prix « coût marginal »l’accès à l’index des sites Internet de son moteur de recherche, ainsi qu’à ses résultats et données de recherche. L’entreprise serait également tenue de permettre aux éditeurs de sites de refuser que leur contenu soit utilisé pour entraîner l’IA.
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