(Ottawa) Le Canada durcit le ton contre le Mexique alors que les premiers ministres de l’Ontario et de l’Alberta appellent à envisager d’exclure le pays des négociations visant à renouveler l’accord commercial nord-américain en 2026.
Publié hier à 18h10
Michel Saba
La Presse Canadienne
«C’est au gouvernement mexicain de réfléchir à la position qu’il prendra dans les instants à venir», a déclaré mardi matin le premier ministre Justin Trudeau lors d’une conférence de presse à Rio de Janeiro, dans le cadre du sommet du G20.
Le Canada fait du commerce international une priorité alors que le président élu américain Donald Trump a menacé de nouveaux tarifs douaniers et que d’importants investissements chinois au Mexique sont considérés comme une porte dérobée permettant aux produits chinois d’entrer sur le marché nord-américain.
Le Canada et les États-Unis ont imposé des droits de douane élevés sur les produits fabriqués en Chine, notamment les véhicules électriques et les produits en acier et en aluminium. Ils accusent tous deux la Chine de surproduction et de dumping.
Au Brésil, M. Trudeau a rencontré la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, leur première rencontre en personne depuis son investiture en octobre.
Immédiatement avant cette rencontre, M. Trudeau avait publiquement exprimé ses inquiétudes quant au niveau des investissements chinois au Mexique.
M. Trudeau a déclaré mardi aux journalistes qu’il avait « directement souligné » cette « inquiétude » concernant M.moi Sheinbaum lors de leur rencontre, ajoutant que le Canada souhaitait avoir une relation commerciale solide qui profite à tous les citoyens d’Amérique du Nord.
“Ils ont fait certains choix et cherchent comment rassurer leurs partenaires sur le fait qu’il n’y a aucun défi à cet égard”, a-t-il ajouté.
L’importance des règles communes
À Ottawa, la vice-première ministre Chrystia Freeland n’a pas explicitement indiqué si le Canada envisageait de conclure un accord de libre-échange uniquement avec les États-Unis, lorsqu’on lui a demandé lors d’une conférence de presse.
Mmoi Freeland a insisté sur l’importance, dans une zone de libre-échange, que les pays aient des « règles communes » concernant ce qui y transitera, d’autant plus que Pékin a « une politique intérieure ». […] ciblé contre notre industrie manufacturière, contre nos travailleurs.
C’est pourquoi, a-t-elle expliqué, le Canada a pris des mesures « fortes » contre la Chine et s’aligne « plus que jamais » sur les États-Unis.
« Le Mexique n’a pas pris les mêmes mesures concernant les investissements directs de la Chine vers le Mexique et également concernant les échanges commerciaux entre le Mexique et la Chine », a-t-elle pris soin de noter au passage.
Le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, n’a pas fait un grand plaidoyer en faveur du Mexique. Au lieu de cela, il l’a présenté comme une relation secondaire pour les États-Unis lorsqu’il est arrivé à la troisième réunion du comité du cabinet sur les relations canado-américaines.
« Dans l’espace économique nord-américain, quand on regarde les partenaires essentiels, les partenaires majeurs dans les chaînes d’approvisionnement stratégiques, en croissance, en sécurité, c’est le Canada et les États-Unis », a-t-il déclaré. dit-il.
Après avoir plaidé la force de la « relation stratégique » entre le Canada et les États-Unis en matière de sécurité du continent nord-américain, de résilience des chaînes d’approvisionnement et de croissance économique, il a ajouté que celle-ci est « très différente de ce qui se passe au sud des États-Unis ». frontière aux États-Unis.
L’ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman, présente à la réunion, a expliqué qu’Ottawa doit être « prêt » à traiter avec le voisin américain « qui est si essentiel à notre sécurité, à notre prospérité et à tout ce que nous faisons ».
Au Parti conservateur du Canada, le leader adjoint à la Chambre, Luc Berthold, a refusé de commenter le sujet lors d’une conférence de presse, préférant se concentrer sur les raisons de la paralysie des Communes que son parti perpétue depuis plus d’un an. mois.
Pour le porte-parole du Bloc québécois en matière de commerce international, Simon-Pierre Savard-Tremblay, le Canada « n’est pas là » lorsqu’il s’agit d’abandonner le Mexique lors d’une prochaine négociation.
“Cette fermeté, cette idée de baisser nos pantalons, on la réclamait depuis longtemps et du coup c’est parce qu’il y a un nouveau président qui arrive que le Premier ministre se réveille”, a-t-il ajouté dans un entretien à La Presse Canadienne.
Sans commenter directement, le chef adjoint du Nouveau Parti démocratique, Alexandre Boulerice, a expliqué que son parti exige que les libéraux travaillent à maintenir « de bons emplois ». […] syndiqués » et qu’il s’efforce de maintenir la gestion de l’offre.
Avec les informations de Dylan Robertson, à Rio de Janeiro