(Québec) La Ville de Québec, confrontée à une hausse importante des crimes contre la personne, entend embaucher 101 nouveaux policiers d’ici deux ans pour faire face aux « nouvelles réalités ».
Ces nouvelles embauches au Service de police de la ville de Québec (SPVQ) ne sont pas anodines. Ils représentent une augmentation des effectifs de l’ordre de 10 %, alors que seule une poignée de postes avaient été créés au cours des dernières décennies.
«Cet ajout d’effectifs représente la plus forte augmentation d’effectifs en sécurité publique en 25 ans, depuis les fusions municipales», a indiqué mardi le maire de Québec, Bruno Marchand.
L’administration Marchand entend embaucher 51 nouveaux policiers en 2025 et 50 en 2026, pour porter leur effectif total à environ 1 030. Au cours de la même période, 72 nouveaux postes seront également créés au Service de protection contre les incendies du Québec (SPCIQ).
L’annonce de mardi représente un investissement de 15 millions de dollars. Ces dépenses récurrentes représentent 1% des recettes fiscales de la Ville.
Le préfet de police a expliqué avoir entrepris cette année une analyse « rigoureuse » du manque d’effectifs parmi les policiers de la capitale. Rappelons que le Québec est frappé par une augmentation importante des crimes contre la personne, est le théâtre d’une guerre entre groupes criminels et est aux prises avec une augmentation de l’itinérance.
«Cette année, nous avons présenté un dossier complet, très détaillé, fait avec rigueur et l’administration municipale nous a suivi en cela», a déclaré Denis Turcotte.
Le chef du SPVQ a affirmé que le nombre de policiers n’avait pas changé au cours des dernières décennies au Québec. Il avait réussi à convaincre l’administration Marchand d’en créer une dizaine au cours des deux dernières années. Mais l’annonce de mardi est « colossale », selon M. Turcotte.
L’annonce intervient dans un contexte difficile pour la capitale. Les crimes contre la personne augmentent plus vite que la population du Québec. Dans son rapport 2023, le SPVQ constate une hausse de 6,6 % en un an des crimes violents, soit la troisième hausse annuelle consécutive sur son territoire. À titre de comparaison, la population du Québec a augmenté d’à peine 3 % entre 2022 et 2023 selon les données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).
Malgré cela, le maire Marchand a indiqué que dans un récent sondage réalisé par la Ville de Québec, 92 % des citoyens disaient se sentir en sécurité. « Il n’est donc pas vrai qu’il existe un sentiment d’insécurité parmi tout le monde. »
Cette embauche « permettra de faire face aux nouvelles réalités, notamment l’itinérance », a déclaré M. Marchand. « Nous ne sommes pas dans le mode « on va donner plus de tickets pour financer ce qu’on fait », précise le maire. Nous sommes en train de travailler sur la délinquance, les bandes organisées, la violence armée, toutes les problématiques liées au sans-abrisme… C’est ce que nous visons. »
De nouveaux policiers seront en service à partir de janvier. Le SPVQ entend notamment mettre en place un nouveau module sur les violences urbaines.