Des projections fiables de la nouvelle Assemblée pourraient être disponibles dès lundi matin grâce aux médias.
Pastef est sorti vainqueur dans la grande majorité des bureaux de vote dont les médias ont annoncé les résultats provisoires dès leur publication.
Deux des principaux leaders de la liste d’opposition, le maire de Dakar Barthélémy Dias et le vice-président de l’élection présidentielle de 2024 Amadou Ba, ainsi que d’autres opposants de Pastef ont félicité ce dernier.
Pastef a battu MM. Dias et Ba dans leurs bureaux de vote, selon des résultats partiels.
Le chef du gouvernement Ousmane Sonko l’emporte largement dans son bureau de Ziguinchor (sud), indiquent ces résultats.
Aucun incident significatif n’a été signalé. La coalition Takku Wallu Sénégal de l’ancien président Macky Sall a toutefois dénoncé dans un communiqué une “fraude massive organisée par Pastef”.
Plusieurs acteurs ont fait état d’une participation inférieure à celle des élections présidentielles de mars (61,3%). Aux élections législatives de 2022, 46,6% des adhérents ont voté.
Mademba Ndiaye, étudiante de vingt ans, a voté pour la première fois dans la capitale : « c’est un des rares moyens dont nous disposons pour avoir un réel impact sur la société et je me dis que si on ne vote pas, nous je ne pourrai pas ne pas venir et déprimer plus tard à cause de ce qui se passe dans la société.
Pascal Goudiaby, 56 ans, espère que « Pastef (gagne) les élections pour avoir la majorité (…) pour mener au mieux son mandat. La priorité c’est le chômage, les jeunes sont confrontés au chômage.”
Bassirou Diomaye Faye a été élu président au premier tour du mois de mars, sans aucune expérience exécutive mais entraîné vers le sommet par l’enthousiasme et l’aspiration au changement d’une jeune population éprouvée par trois années d’affrontement politique et de crise économique.
Son fougueux mentor Ousmane Sonko, qui aurait dû être à sa place si sa candidature n’avait pas été invalidée, est devenu Premier ministre.
Depuis des mois, ces partisans du « panafricanisme de gauche » mènent une coexistence conflictuelle avec une Assemblée toujours dominée par l’ancienne majorité présidentielle. Faye l’a dissous dès que les délais constitutionnels le permettaient, en septembre.
Environ 7,3 millions d’électeurs étaient donc appelés dimanche pour élire 165 députés qui resteront en fonction pendant cinq ans.
Tout est cher
Les électeurs devaient décider s’ils devaient ou non donner au couple Faye-Sonko les moyens de tenir leurs promesses : améliorer la vie d’une population dont une grande partie lutte quotidiennement pour joindre les deux bouts, partager avec eux les revenus de l’exploitation naturelle. des ressources comme les hydrocarbures et la pêche qui auraient été bradées à l’étranger, lutter contre la corruption, transformer l’État et sa justice…
« Je pense que nous devons renouveler notre confiance en celui en qui vous avez eu confiance lors des élections présidentielles afin qu’il puisse accomplir ce qu’il a commencé. Nous voulons que la vie coûte moins cher aux Sénégalais. Tout est cher, l’eau, l’électricité, la nourriture”, explique Touré Aby, 56 ans.
Le coût de la vie reste une préoccupation majeure, tout comme le chômage, qui dépasse les 20 %. Les nouveaux dirigeants sont à leur tour confrontés à la vague de ces centaines de compatriotes qui partent chaque mois en pirogue à la recherche d’un avenir meilleur en Europe.
Historiquement, les Sénégalais ont aligné leur choix entre élections présidentielles et législatives, et le parti de Sonko, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), est considéré comme le favori par les experts.
Opposition dispersée
En face, l’opposition était dispersée. Il a fait campagne sur la plainte de plusieurs Sénégalais selon laquelle, pendant huit mois, M. Sonko a beaucoup parlé et peu fait. L’intéressé se défend en soutenant l’état dans lequel lui et M. Faye ont trouvé le pays et les multiples résistances à l’entreprise de changement des pratiques et du système.