La députée Ruba Ghazal est officiellement la quatrième femme porte-parole de l’histoire de Québec solidaire. Dans son premier discours à ce titre, samedi, cette « fille du boutique », le premier « enfant de la loi 101 » à diriger un parti politique à l’Assemblée nationale, a plaidé pour un « nationalisme ouvert, positif et féministe » pour conduire le Québec « vers l’indépendance ».
Ruba Ghazal a obtenu, vendredi et samedi, 91,4% des voix des membres du congrès de son parti pour être officiellement élue porte-parole. Personne d’autre n’avait présenté sa candidature, ce qui assurait pratiquement la victoire à l’élu de Mercier.
M.moi Ghazal remplace l’ancienne députée de Rouyn-Noranda — Témiscamingue Émilise Lessard-Therrien à titre de porte-parole féminine. Cette dernière a claqué la porte du parti ce printemps, plaidant son incapacité à s’imposer dans le parti.
Au cours d’une soirée occupée en partie par le scandale généré par le député Haroun Bouazzi sur le racisme, Mmoi Ghazal a souligné dans son discours que son parti devait devenir un parti nationaliste axé sur l’inclusion et le féminisme. « Si vous en avez marre de la surenchère identitaire, je vous le dis, Québec solidaire est votre maison, vous êtes les bienvenus », a-t-elle déclaré.
Candidates féminines aux élections
Québec solidaire s’est également donné samedi le pouvoir d’adopter des politiques de discrimination positive « pour assurer la parité, la diversité et la représentativité » de ses candidatures aux élections. La direction du parti pourrait ainsi interdire aux hommes de se présenter à une course à l’investiture.
Réunis en congrès spécial sur les statuts et règlements, les membres de Québec solidaire ont appuyé une résolution qui leur permettra d’établir, lors d’un futur conseil national, les « critères qui déterminent la représentativité du peuple pouvant se porter candidat aux élections ». Une fois ces critères adoptés par les militants, la direction du parti pourra « imposer le type de candidatures recevables à une association locale ».
Cette position met fin à un an et demi de débat sur la question de la parité à Québec solidaire. En 2023, le président du parti avait invité les députés de la circonscription Jean-Talon à rejeter une candidature masculine (celle d’Olivier Bolduc) pour appuyer celle d’une femme (Christine Gilbert) en prévision de l’élection partielle qui aurait lieu. . se tiendra dans la circonscription de Québec.
M. Bolduc a finalement remporté l’investiture, avant de mordre la poussière lors du scrutin supplémentaire.
Puis, en novembre 2023, lors d’un congrès à Gatineau, les militants du groupe politique de gauche ont choisi d’imposer les candidatures féminines à toutes les élections partielles qui se tiendraient d’ici la refonte des statuts — qui a lieu ce week-end. . Aucun vote n’a été demandé depuis.
Élections des porte-parole
En plus de revoir ses mécanismes paritaires, Québec solidaire a profité de la journée de samedi pour repenser ses processus d’élection des porte-parole.
Selon une nouvelle proposition adoptée en après-midi, les membres de Québec solidaire choisiront en 2027 les deux personnes qui occuperont les postes de porte-parole pour un mandat de quatre ans. Ce vote aura lieu en congrès à la fin d’une course à la direction. Lors de ce même rassemblement, ils décideront lequel des deux porte-parole deviendra « leader au sens de la loi électorale ».
Ce poste est actuellement occupé par le secrétaire général du parti, car le directeur général des élections du Québec (DGEQ) ne reconnaît pas le modèle de leadership à deux porte-parole de Québec solidaire.
La direction de QS avait déjà interrogé ses membres il y a un an pour savoir s’ils souhaitaient s’engager dans cette voie. Elle assure qu’une telle décision n’affectera pas le partage des tâches entre les deux porte-parole, mais qu’elle permettra au parti de récolter de l’argent et des adhérents lors de la course à la direction.
Un an avant les élections générales, les membres de Québec solidaire voteront également pour désigner leur candidat au poste de premier ministre. Cette personne deviendra d’ailleurs automatiquement leader parlementaire, histoire de s’assurer une meilleure « visibilité » en prévision de la campagne électorale.