(Ottawa) Les travailleurs de Postes Canada ont lancé une grève nationale tôt vendredi après avoir échoué à parvenir à une entente négociée avec leur employeur. Cette grève garantira que les lettres et les colis « ne seront ni traités ni livrés », a prévenu l’entreprise publique.
Publié à 6h20
Mis à jour à 8h38
Le Syndicat des postiers a déclaré qu’environ 55 000 de ses membres étaient désormais en grève. Il a affirmé que peu de progrès ont été réalisés dans le processus de négociation.
« Postes Canada aurait pu empêcher cette grève, mais elle a refusé de négocier de vraies solutions aux problèmes auxquels nos membres sont confrontés quotidiennement », a dénoncé le syndicat dans un communiqué.
« Au lieu de cela, Postes Canada ne nous a pas laissé le choix en menaçant de modifier nos conditions de travail et d’exposer nos membres à des licenciements », avons-nous ajouté.
Le syndicat avait déposé un préavis de grève de 72 heures plus tôt cette semaine, ce qui lui permettait de débrayer vendredi à 00h01.
Ses revendications portent entre autres sur les salaires, les conditions de travail, le droit à la retraite « dans la dignité » et la diversification des services offerts par le service public postal.
« La grève est une mesure de dernier recours. Nous avons encore l’espoir d’obtenir des conventions collectives négociées, mais pour ce faire, Postes Canada doit vouloir résoudre nos problèmes, qu’ils soient récents ou de longue date», a souligné le syndicat dans son communiqué.
Livraison interrompue
En réponse au préavis de grève, Postes Canada a envoyé au syndicat un préavis de lock-out, tout en indiquant qu’elle n’avait pas l’intention d’y recourir.
Tôt vendredi, la société d’État a publié sa propre déclaration, dans laquelle elle a confirmé que « Postes Canada cessera ses activités pendant [la] grève nationale, qui affectera les entreprises et des millions de personnes à travers le pays.
« Il y aura des retards à cause de la grève. Le courrier et les colis ne seront ni traités ni livrés pendant la grève nationale et certains bureaux de poste seront fermés. Les garanties de service seront affectées pour les envois déjà présents dans le réseau postal. Aucun nouveau produit ne sera accepté jusqu’à la fin de l’arrêt de travail à l’échelle nationale », a-t-on indiqué.
Postes Canada a expliqué que le courrier et les colis actuellement dans son réseau seront sécurisés et seront livrés lorsque les opérations reprendront, selon le principe du premier arrivé, premier sorti.
« Cependant, une grève nationale, quelle que soit sa durée, aura un impact sur le service longtemps après la fin de la grève. La fermeture d’installations partout au pays aura des répercussions sur l’ensemble du réseau national de Postes Canada. Le traitement et la livraison pourraient prendre un certain temps pour revenir à la normale », a-t-on prévenu.
Postes Canada et le syndicat avaient précédemment convenu de continuer à distribuer les chèques de prestations sociales des agences gouvernementales même en cas de grève. Les chèques du mois de novembre seront livrés mercredi prochain.
Ottawa prône la médiation
Quelques heures avant le début de la grève, le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, a déclaré qu’il avait officiellement nommé le directeur général du Service fédéral de médiation et de conciliation comme médiateur spécial pour soutenir les parties.
“Nos principaux médiateurs fédéraux ont travaillé sans relâche avec les parties, et nous envoyons désormais des ressources supplémentaires à la table des négociations”, a-t-il écrit sur le réseau social X.
“Nous veillons à ce que ces deux groupes disposent de tout ce dont ils ont besoin pour parvenir à un accord”, a ajouté le ministre.
En 2018, lorsque les travailleurs de Postes Canada ont commencé des grèves tournantes dans différentes provinces, le gouvernement fédéral a adopté une loi spéciale pour forcer leur retour au travail.
Interrogé sur la possibilité d’utiliser ce même mécanisme dans le contexte du conflit actuel en début de semaine, le ministre MacKinnon a dit espérer que les parties parviendront à s’entendre à la table de négociation.
