Les sénateurs ont voté contre l’interdiction des spectacles taurins aux mineurs de moins de 16 ans.
Le Sénat a largement rejeté jeudi un texte interdisant les spectacles taurins aux mineurs de moins de 16 ans, lors d’un débat qui a ravivé les divisions entre protecteurs des traditions locales et défenseurs de la cause animale.
La chambre haute, dominée par la droite, a rejeté par 237 voix contre 64 un projet de loi transpartisan, qui visait à interdire l’organisation de spectacles taurins en présence d’enfants de moins de 16 ans au nom de la « protection de l’enfance » face à des scènes « traumatisantes » .
Une issue loin d’être inattendue dans la « chambre des territoires », dominée par la droite et les centristes. D’autant que le gouvernement s’est également montré défavorable à cette proposition, comme la majeure partie du groupe communiste et la moitié du groupe socialiste.
Le texte d’un sénateur macroniste rejeté
Le texte de la sénatrice macroniste Samantha Cazebonne entendait interdire l’organisation de spectacles taurins en présence d’enfants de moins de 16 ans, au nom de la « protection de l’enfance ».
« Est-il acceptable que des mineurs soient témoins de la souffrance d’un être vivant, alors que leur compréhension des valeurs de compassion et de bienveillance est encore en formation ? Nous avons le devoir de protéger leur innocence», a lancé l’auteur du texte.
Cette dernière avait reçu ces derniers jours le soutien de nombreux élus, de la SPA et d’associations et collectifs anti-corrida, qui se sont emparés du dépôt de ce projet de loi pour sensibiliser aux “dangers” de ces spectacles pour les mineurs.
« Le fait que des adultes se lèvent et applaudissent le sang est un symbolisme important. Et la responsabilité des adultes est de protéger les enfants», a déclaré l’écologiste Guillaume Gontard.
Mais le camp des défenseurs de la tauromachie a également été largement soutenu, avec une réponse médiatique importante dans les territoires où la tauromachie reste une « tradition locale ininterrompue », les seuls où cette pratique est encore autorisée à titre exceptionnel.
L’Union des villes taurines de France (UVTF) avait ainsi multiplié les initiatives pour dénoncer ce texte qu’elle considère comme « une attaque sans précédent » contre la tauromachie.