Syndicats et patronat vont tenter jeudi de finaliser les nouvelles conditions d’indemnisation des chômeurs à partir de janvier ainsi qu’un accord sur l’emploi des seniors (AFP/Ludovic MARIN)
Syndicats et patronat ont achevé jeudi leurs discussions sur de nouvelles règles en matière d’assurance chômage mais ont continué à négocier un accord sur l’emploi des seniors, réclamé par les syndicats après la réforme des retraites.
A l’issue des négociations sur les règles d’indemnisation des chômeurs qui devraient s’appliquer à partir du 1er janvier, seule la CGT s’est présentée devant la presse, les négociateurs réservant leur verdict en fonction de l’issue des discussions sur l’emploi des seniors.
Le négociateur de la CGT a indiqué qu’il recommanderait à son organisation de ne pas signer le texte : « nous n’acceptons pas qu’il y ait de nouvelles réductions des droits des chômeurs », a déclaré Denis Gravouil. Un peu plus tôt, une centaine de manifestants s’étaient rassemblés devant le siège de l’Unédic à l’appel du syndicat pour réclamer des améliorations des droits des chômeurs non prévues dans le projet d’accord.
Ce projet, prévu sur quatre ans, est un avenant à l’accord de novembre 2023 – signé par la CFDT, FO et la CFTC, mais non validé par le gouvernement. Elle prévoit notamment, pour faire des économies, de réduire les indemnisations des chômeurs frontaliers ayant travaillé en Suisse, au Luxembourg, en Belgique ou en Allemagne.
Leurs droits sont aujourd’hui calculés sur la base de leurs salaires dans ces pays qui sont nettement plus élevés qu’en France.
Un relèvement de deux ans des limites d’âge donnant droit à des indemnités plus longues, pour tenir compte de la réforme des retraites contestée par les syndicats, est également prévu.
Le niveau donnant droit à un maximum de 22,5 mois d’indemnisation passe ainsi de 53 à 55 ans et celui donnant droit à 27 mois de 55 à 57 ans.
La mesure devrait rapporter 350 millions sur 4 ans.
Afin de se rapprocher des 400 millions d’euros d’économies supplémentaires demandés aux partenaires sociaux à partir de 2025 par la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, le patronat a accepté jeudi que la réduction de 4,05% à 4% de la cotisation patronale d’assurance chômage ne ne prendra effet que le 1er mai 2025.
Au total, les nouvelles règles permettraient de générer quelque 2,3 milliards d’économies sur quatre ans pour le système d’assurance chômage, selon un calcul de l’Unédic.
Syndicats et patronat tentent de s’entendre pour éviter que le gouvernement reprenne la main, comme le gouvernement Attal l’a fait au printemps après l’échec des négociations sur les seniors, en publiant un décret que les syndicats avaient unanimement dénoncé. “violence”.
– retraite progressive –
“Nous nous sommes mis en mesure de trouver un accord (sur l’assurance chômage, ndlr), mais celui-ci, comme en 2023, est conditionné à l’obtention de nouveaux droits en fin de carrière pour les salariés”, a déclaré à l’issue de la séance de négociation matinale négociateur FO Michel Beaugas.
L’objectif des négociations sur l’emploi des seniors, qui pourraient se poursuivre jusque tard dans la nuit, voire vendredi matin, est notamment d’augmenter le taux d’emploi des 60-64 ans, particulièrement faible en France par rapport aux pays voisins.
Au printemps, les discussions ont échoué notamment sur la retraite progressive, sujet désormais inscrit dans le projet d’accord.
Accessible dès 60 ans et permettant au salarié de travailler à temps partiel tout en continuant à cotiser à taux plein pour sa retraite, le système ne deviendrait cependant pas un droit auquel l’employeur ne pourrait plus s’opposer, comme il le souhaiterait. les syndicats.
Le projet d’accord prévoit également la création d’un contrat dit de « valorisation d’expérience » pour faciliter l’embauche de chômeurs âgés. Une partie du salaire pourra être versée par l’Unédic pour compenser tout déficit par rapport au salaire précédent. Ces contrats prévoient également que le salarié peut être automatiquement mis à la retraite dès qu’il a droit à une pension à taux plein.
« Point dur » pour les syndicats : l’exonération progressive des cotisations d’assurance chômage prévue par les employeurs pour l’employeur qui recrute un salarié dans le cadre d’un contrat de valorisation de l’expérience.