Québec va mieux encadrer les garderies privilégiant la religion ou l’origine ethnique

Québec va mieux encadrer les garderies privilégiant la religion ou l’origine ethnique
Québec va mieux encadrer les garderies privilégiant la religion ou l’origine ethnique

Québec promet de mieux encadrer les dizaines de garderies du Grand Montréal financées par la province qui sélectionnent les enfants selon leur origine ethnique ou religieuse, une pratique contraire à la loi qui existe depuis plusieurs années.

Il ne s’agit pas d’une pratique légale. S’il y a eu des réclamations, nous interviendrons et procéderons à des contrôlesa commenté mardi la ministre de la Famille, Suzanne Roy, au micro de l’émission Tout un matin on the airwaves of ICI Première. Qu’il s’agisse de l’origine ethnique ou de l’appartenance religieuse, ce ne sont pas des critères de sélection et ne devraient pas l’être.a-t-elle ajouté.

Un nouveau système uniforme attendu cet automne

Le gouvernement Legault doit lancer à l’automne prochain son tant attendu guichet unique pour tous les centres de la petite enfance (CPE) et les garderies subventionnées de la province. Cette liste d’attente centralisée fera l’objet d’une politique d’admission unique, dans laquelle lesappartenant à une communauté ne sera pas un critère admissible.

Il existe actuellement dans le réseau plus de 2000 politiques d’admission selon ces CPE ou une garderie subventionnée» a soutenu le ministre Roy.

Le guichet unique du gouvernement remplacera le site La Place 0-5, l’actuel guichet unique pour les inscriptions aux services de garde ayant fait l’objet de nombreuses critiques par le passé. Sa mise en œuvre a été reportée d’un an pour des raisons informatiques.

Ministre de la Famille du Québec, Suzanne Roy (Photo d’archive)

Photo: Radio-Canada / Flavie Sauvageau

Critères d’admission contraires à la loi

La presse a rapporté mardi que 36 garderies financées par le gouvernement ont une politique d’admission dans laquelle l’appartenance religieuse ou ethnique des enfants fait partie des critères de sélection. Le quotidien a passé au peigne fin le site La Place 0-5 pour obtenir cette information.

Ces critères d’accès sont toutefois contraires à la loi sur les services d’accueil éducatifs à l’enfance. Les prestataires de services de garde éducatifs subventionnés doivent veiller à ce que l’admission des enfants ne soit pas liée à l’apprentissage d’une croyance, d’un dogme ou d’une pratique religieuse spécifique.c’est stipulé.

Parmi ces 36 CPE et les garderies, certains préfèrent que l’enfant parle une langue ou soit membre d’une association religieuse. D’autres privilégient les tout-petits dont les autres membres de la famille ont déjà fréquenté l’établissement.

Ces garderies coûtent 9,10 $ par jour et par enfant, comme les autres. CPE. Le gouvernement paie le reste des coûts.

Un problème qui ne date pas d’hier

Ces critères d’accès basés sur l’appartenance religieuse ou ethnique des enfants existent depuis plusieurs années. Dans un rapport publié en novembre 2020 (Nouvelle fenêtre)le cabinet KPMG a également indiqué au ministère de la Famille que le risque est élève avoir politiques d’admission discriminatoires, par exemple basées sur le sexe ou la religion. Les politiques d’admission des établissements ont également été dénoncées par le Vérificateur général du Québec à l’automne 2020.

Si des plaintes pour discrimination fondée sur l’origine ethnique ou la religion étaient portées à notre connaissance, nos inspecteurs étaient immédiatement envoyés pour procéder à des contrôles et intervenir.

Une citation de Suzanne Roy, ministre de la Famille du Québec

Une fois le guichet unique lancé avec sa politique d’admission unique, les garderies ne seront-elles pas tentées de contourner la nouvelle politique d’admission unique en valorisant leur mission particulière ou leur partenariat avec un établissement local ? Cela ne sera pas possiblea assuré Suzanne Roy, soulignant que son ministère est en train d’analyser tous les partenariats et missions dresser un inventaire détaillé.

Évidemment, nous souhaitons qu’il y ait des partenariats pour garantir que des besoins spécifiques soient satisfaits dans certains milieux ou que les plus vulnérables soient acceptés. Mais nous veillerons à ce que tous les partenariats et missions soient conformes à la loi et n’impliquent aucune discrimination.conclut-elle.

Avec les informations de Romain Schué

 
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