Trump galvanise Wall Street, l’Europe inquiète

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Attention tout d’abord, malgré le jour férié de ce lundi (11 novembre, armistice 1918), la Bourse de Paris est ouverte, aux conditions habituelles d’ouverture et de cotation. Toutefois, des volumes inférieurs à la moyenne sont attendus, mécaniquement, du fait de l’absence d’une frange d’opérateurs.

Vendredi, le CAC a clôturé à un plus bas hebdomadaire, une semaine caractérisée par une intense volatilité au lendemain de l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Si la nouvelle a réjoui Wall Street, les principaux indices européens sont apparus moroses comme, tout au long de la semaine, le DAX (-0,21%) et surtout le CAC 40 (-0,95%). Dans le contexte de la hausse du taux américain à 10 ans, les questions sont vives sur les fronts commercial, douanier, fiscal, monétaire et géopolitique.

“Pour l’Europe, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche représente une incertitude commerciale et géopolitique importante, qui aura un impact négatif sur la croissance européenne”, préviennent le Dr Felix Schmidt – économiste principal et le Dr Holger Schmieding – économiste en chef de Berenberg. «Nous nous attendons à ce que Trump n’impose dans un premier temps que des droits de douane sélectifs et ponctuels, tout en menaçant la Chine et l’Europe d’une nouvelle escalade dans la guerre commerciale si elles ne font pas de concessions. Cette approche serait comparable à celle adoptée en 2017-2020. “

En termes statistiques, les traders ont également noté une amélioration plus importante que prévu de la confiance des consommateurs américains en novembre. Mesuré par l’Université du Michigan, l’indice mesurant la confiance des consommateurs a bondi à 73 points dans les données préliminaires, contre 71 points attendus et après 70,5 points du mois dernier.

“Les données économiques aux Etats-Unis restent solides alors que la Fed continue de baisser les taux, pour le plus grand plaisir d’un grand nombre d’investisseurs : la vague rouge et la vague verte dominent la semaine”, résume Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique chez Lombard Odier. Gestionnaires de placements.

La Fed vient de conclure la semaine dernière une réunion de son comité de politique monétaire. La Réserve fédérale dirigée par J Powell a décidé, sans surprise, de baisser les rendements de ses Fed Funds de 25 points de base.

“La politique économique potentiellement expansionniste de Trump pourrait inciter la Fed à adopter une position encore plus restrictive pour lutter contre l’inflation”, ajoute Andrea Tueni, responsable des ventes chez Saxo Banque France. Car si les anticipations d’inflation doivent être révisées à la hausse, c’est l’anticipation de la forme de la trajectoire des taux qui est mécaniquement modifiée.

Quant aux autres valeurs, le luxe, secteur hautement stratégique à la Bourse de Paris, a été lourdement pénalisé, comme Hermès (-4,13%), LVMH (-3,33%) ou Kering (-7,96%), après les propos « prudents » de la direction de Swiss Richemont, c’est un euphémisme. JCDecaux dégringole de 12% après avoir annoncé des perspectives décevantes pour le quatrième trimestre. Euronext a limité sa baisse à 0,45% après avoir atteint ses objectifs à moyen terme, visant notamment une hausse de l’EBITDA plus faible que prévu d’ici 2027, selon Jefferies.

De l’autre côté de l’Atlantique, les principaux indices boursiers ont clôturé une bonne semaine avec une séance dans le vert, comme le Dow Jones (+0,59% à 43.988 points) et le Nasdaq Composite (+0,09% à 19.286 points). L’indice S&P500, baromètre de référence de l’appétit pour le risque selon les gestionnaires de fonds, s’est apprécié de 0,38% à 5.995 points, à un cheveu de la barre symbolique des 6.000 points.

Le point sur les autres classes d’actifs risqués : vers 8 heures ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique s’échangeait à un niveau proche de 1,0700$. Le baril de WTI, l’un des baromètres de l’appétit pour le risque des marchés financiers, a fluctué 70,20$.

A l’agenda macroéconomique de ce lundi, aucune baisse statistique ne pourra faire bouger les prix. Demain, l’agenda sera plus chargé avec le ZEW allemand et les discours de nombreux dirigeants de la Fed.

ÉLÉMENTS GRAPHIQUES CLÉS

Les 7 465/7 500 points se sont vendus mercredi 30/10, dans un écart, avec des volumes constants et dans des conditions de volatilité notable. Le message baissier à court terme est alors validé mécaniquement. Le prochain niveau identifiable est de 7 340 points.

A noter que la séance de vendredi aura « sauvé » l’apparition de la bougie hebdomadaire, mais que le nouveau plus bas de 7.340 points s’est affaibli. La séance ultra volatile du mercredi 6 novembre aura encore affaibli ce niveau touché de manière très précise.

Prudence donc dans un contexte de marché dominé par la nervosité. Le début d’un repli vers 7.645 points n’est attendu que pour la prochaine séance.