Au cours de sa campagne, le milliardaire républicain, vainqueur mardi de l’élection présidentielle américaine, a eu recours à un discours violent à l’égard des migrants, les accusant de“empoisonner le sang” Américains et prometteurs d’expulsions massives. Son voisin le Canada craint désormais des arrivées massives à ses frontières et « se préparer au pire »selon les autorités vendredi 8 novembre.
Déjà, lors de son premier mandat de 2017 à 2021, des dizaines de milliers de personnes avaient fui les États-Unis pour rejoindre le Canada, qui avait du mal à gérer cet afflux exceptionnel. « Nous sommes en état d’alerte, (…) les yeux rivés sur la frontière pour voir ce qui va se passer »Charles Poirier, porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), a déclaré à l’AFP.
Lire aussi : Présidentielle américaine 2024 : que proposent Donald Trump et Kamala Harris sur l’immigration ?
Augmentation de l’immigration attendue
Les autorités s’attendent à une augmentation « immigration irrégulière au Canada » dans les jours et les semaines à venir, avant l’investiture de Donald Trump le 20 janvier, a-t-il déclaré.
Au gouvernement, Chrystia Freeland, la vice-première ministre, a voulu rassurer les Canadiens en affirmant qu’elle avait “un plan”sans toutefois le détailler. « Nos frontières sont sûres et sécurisées et nous les contrôlons”a-t-elle déclaré après avoir rencontré un nouveau groupe de ministres responsables des questions épineuses qui pourraient surgir entre Ottawa et la future administration Trump.
Lire aussi : Victoire pour Donald Trump. Annulation des délais dans la procédure engagée contre lui pour les élections de 2020
Contrôle de l’immigration
Les craintes d’une vague migratoire aussi massive surviennent alors que le Canada abaisse ses propres objectifs d’immigration. Le gouvernement de Justin Trudeau a récemment déclaré vouloir ralentir la croissance démographique du pays afin de préserver et de renforcer les infrastructures clés et les services sociaux.
Cette semaine, le premier ministre du Québec, François Legault, a également exprimé ses inquiétudes face à une « arrivée massive d’immigrants », qui dépasserait les capacités d’accueil de sa province, déjà durement éprouvées.
Pic dans les recherches Google
Au lendemain des élections américaines, Google recherche comment « immigrer au Canada »les « processus d’immigration canadienne » et « comment déménager au Canada » ont été multipliés par dix aux États-Unis, selon le moteur de recherche.
Les sites du ministère canadien de l’Immigration ont également connu “une augmentation du trafic en provenance des Etats-Unis”a indiqué un porte-parole du ministère.
Pour venir légalement au pays, Ottawa estime que le traitement des demandes de résidence permanente peut actuellement prendre jusqu’à un an, et les demandes de statut de réfugié jusqu’à 44 mois.
De plus, les récents changements apportés aux accords de migration entre Washington et Ottawa rendent plus complexe le dépôt d’une demande d’asile au Canada et peuvent plus facilement conduire à une expulsion vers les États-Unis. Et tenter d’entrer au Canada entre les postes frontaliers est illégal et dangereux, surtout en hiver, a rappelé Charles Poirier de la GRC.
Plus de personnel
Les autorités canadiennes prévoient de déployer « plus de personnel » le long de la plus longue frontière non militarisée du monde dans les prochains jours.
Des caméras, des capteurs de mouvement et des drones ont également été installés le long de cet espace long de 8 891 kilomètres, et le Canada et les États-Unis sont en communication constante, a déclaré le porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada.