Un référendum d’initiative citoyenne en faveur du droit à l’avortement organisé mardi en Floride en parallèle de l’élection présidentielle n’a pas recueilli suffisamment de voix pour l’emporter, selon les médias américains.
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Il s’agit du premier échec d’un vote direct sur l’avortement aux États-Unis depuis que la Cour suprême a invalidé la protection fédérale du droit à l’avortement en juin 2022 et un coup dur pour les défenseurs du droit à l’interruption volontaire de grossesse (avortement).
Depuis plus de deux ans, le droit à l’avortement a en effet toujours gagné dans les urnes, même dans les États conservateurs du Kansas et du Kentucky.
En Floride, troisième Etat le plus peuplé du pays et qui a voté mardi pour le républicain Donald Trump à l’élection présidentielle, l’amendement visait à rétablir la possibilité de procéder à un avortement jusqu’à ce que le fœtus soit viable (environ 24 semaines de grossesse). , au lieu de six semaines actuellement.
Il fallait qu’il recueille 60% de «oui» pour être adopté, soit le seuil le plus élevé des dix Etats américains où des référendums sur la question étaient organisés mardi.
Mais ce seuil n’a pas été atteint même si la mesure a été soutenue par une majorité, selon les médias.
Les défenseurs de la mesure espéraient que la Floride, entourée d’Etats très restrictifs sur la question de l’avortement, pourrait redevenir un refuge pour les femmes du sud-est des Etats-Unis.
« Une majorité d’électeurs de Floride ont clairement indiqué ce soir qu’ils souhaitaient le rétablissement de leurs droits reproductifs. Mais à cause d’un seuil élevé de 60 % et de la campagne de désinformation de l’État, ils doivent continuer à vivre dans la peur, l’incertitude et le refus de soins » hérité de la décision de la Cour suprême en 2022, a réagi Nancy Northup, présidente du Center for Reproductive Rights.
Dans un communiqué de l’association de médecins anti-avortement Florida Physicians Against Amendment 4, Christina Pena, gynécologue à Miami, s’est au contraire félicitée du rejet d’une mesure qui “aurait été désastreuse pour les femmes et les médecins”.
La quasi-totalité des référendums organisés mardi sur le sujet visent à consacrer le droit à l’avortement dans les Etats où il est resté légal, ou à revenir sur les restrictions ou interdictions adoptées depuis 2022.
Après la décision historique de la Cour suprême en 2022, les États ont retrouvé toute liberté de légiférer dans ce domaine.
Une vingtaine d’entre eux ont depuis mis en place des restrictions partielles ou totales.
Le sujet a été mis au centre de la campagne par la candidate démocrate, Kamala Harris, qui s’est posée en protectrice des droits des femmes et qui a dénoncé les situations tragiques dans lesquelles certaines d’entre elles se sont retrouvées à cause de ces restrictions.
De nombreuses femmes sont obligées de se rendre dans d’autres États pour avorter et certaines ont souffert de graves complications, les médecins craignant d’intervenir en cas de fausses couches ou d’autres problèmes, sous peine d’être accusés d’avoir pratiqué des avortements. à l’avortement illégal.