Dans tout Lausanne, ce mardi, les passants ont pu voir une image inédite : en tenue de pompiers, une soixantaine de pompiers professionnels ont défilé au pas, manifestant avec sagesse mais fermeté dans un bras de fer qui les opposait à la Municipalité. Leur cortège, entre leur caserne et la salle du conseil municipal, était destiné à donner du poids à une enquête déposée par l’élu d’Ensemble à gauche Pierre Conscience, qui porte leurs revendications en plénum. «Les pompiers lausannois en ont marre, c’est un amas de plusieurs choses», décrit le député Frédéric Splendore.
L’objet de discorde : les conditions de travail. « Ils font face à des difficultés physiques et à des horaires contraignants », écrit le syndicat Sud qui les soutient. Les interventions peuvent être très intenses, dangereuses ou très longues, et les horaires de travail sont de 50 heures par semaine. Pourtant, depuis des années, ils réclament des aménagements pour leur fin de carrière, « qui n’ont toujours pas été mis en œuvre, malgré un avis de la Commune adopté par le Conseil municipal en 2014 ». « Nous constatons également des inégalités de rémunération par rapport aux autres services de nuit », poursuit Frédéric Splendore, avant d’énumérer plusieurs points plus litigieux.
Il a finalement ouvert le débat récemment, mais “en le liant à une éventuelle nouvelle dégradation des conditions de retraite”, dénonce le syndicat. Qui exige une action immédiate avant toute discussion ultérieure. D’autant qu’il dénonce aussi des problèmes de personnel et de gestion, ainsi qu’une pression sur les horaires qui rend toujours plus difficile la conciliation travail et vie privée.
Interrogée lors d’un précédent tour de bras de fer, la Ville a répondu point par point, expliquant notamment que les mesures de fin de carrière étaient acquises, sans qu’il soit nécessaire de revoir le cadre juridique. « Les personnes touchées par leur santé et ne pouvant plus exercer leur activité professionnelle sont accompagnées individuellement », explique une responsable de communication. Bref : un traitement au cas par cas comme aujourd’hui suffit. « Toutes les demandes ne peuvent pas toujours être satisfaites, ce qui est normal dans une relation employeur-employé », a-t-il conclu.