Le ministre Christian Dubé assure que le Québec est sur le point de se sevrer du recours aux soins de santé privés. Son projet de loi visant à obliger les jeunes médecins à travailler dans le réseau public ne pourrait être qu’un premier pas, laisse-t-il entendre.
Le ministre de la Santé a répondu aux questions du député solidaire Vincent Marissal, dans le cadre d’un interrogatoire de deux heures au Salon rouge, tôt mardi.
En début de semaine, il a mis la table en révélant son intention de forcer les nouveaux médecins à travailler dans le réseau public durant les premières années de leur pratique.
Mais Christian Dubé a créé la surprise en annonçant son intention d’aller plus loin, après s’être beaucoup concentré sur le secteur privé au cours des dernières années.
« Je pense que nous sommes très proches de pouvoir nous sevrer progressivement du réseau privé », a-t-il déclaré.
Tout comme le Collège des médecins, Christian Dubé dit vouloir stopper la croissance de ce réseau parallèle.
Son projet de loi, dit-il, pourrait être « robuste » et contenir davantage de mesures que celles annoncées dans les médias cette semaine. De plus, le Québec pourrait agir en dehors du projet de loi, notamment par voie réglementaire.
Ce serait un virage à 180 degrés, alors que le gouvernement Legault mise sur le secteur privé afin de rattraper son retard depuis la pandémie. De nombreuses chirurgies, couvertes par la RAMQ, étaient confiées à des cliniques médicales spécialisées. De plus, les plateformes de prise de rendez-vous chez le médecin proposent désormais des options payantes, souvent plus rapides.
Comme les agences
Christian Dubé compare la démarche à celle en cours pour cesser de recourir aux agences de placement de personnel dans les hôpitaux et les CHSLD. Ceux-ci seront progressivement interdits d’ici octobre 2026.
Le réseau privé ne disparaîtra pas pour autant. Cela «restera toujours complémentaire, mais peut-être pas à la hauteur de ce qu’il est actuellement», précise M. Dubé.
Sans commenter les mesures envisagées, le ministre a comparé le processus à celui utilisé pour retirer les agences du réseau de la santé. « Ensemble, nous avons réussi à mettre fin progressivement au recours aux agences privées puis à augmenter progressivement le nombre de nos équipes volantes qui font partie de notre personnel. Je vais vous donner cet exemple, c’est comme ça qu’il faut penser nos discussions que nous avons avec, par exemple, des médecins qui sont dans le secteur privé», illustre M. Dubé.
Le ministre a également évoqué l’idée de limiter l’écart des tarifs imposés entre le secteur public et le secteur privé, avancée lundi par l’Ordre des médecins.
Plus de détails suivront.
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