Québec solidaire veut mettre fin au pantouflage en médecine

Québec solidaire veut mettre fin au pantouflage en médecine
Québec solidaire veut mettre fin au pantouflage en médecine

Christian Dubé a en main un projet de règlement pour empêcher les médecins d’augmenter le nombre de déplacements dans le privé, mais tarde à le mettre en œuvre, déplore le député solidaire Vincent Marissal.

Le porte-parole solidaire a salué, lundi, l’annonce du ministre de la Santé, qui déposera avant les Fêtes un projet de loi afin d’obliger les jeunes médecins à exercer dans le réseau public pendant quelques années après avoir quitté l’université.

« Mieux vaut tard que jamais. On reconnaît qu’on détruit notre réseau parce qu’on privatise», dit celui qui suit le ministre Dubé depuis des années sur ce dossier.

Il qualifie l’idée de « bonne piste », même s’il s’attend à des « défis juridiques » dans son application.

Mais, du même coup, Vincent Marissal accuse le ministre caquiste de parler « des deux côtés de la bouche » lorsqu’il est question de privatisation du système de santé.

En effet, Christian Dubé a sur son bureau un projet de règlement qui découragerait les médecins spécialistes qui se désaffilieraient temporairement du réseau public pour exercer dans le secteur privé avant de réintégrer le secteur public.

Avec ce règlement, Québec augmenterait de 30 à 180 le nombre de jours de préavis qu’un médecin doit donner avant de se désaffilier. Le cabinet du ministre Dubé n’avait pas répondu à nos questions au moment de la publication.

Vincent Marissal a vécu ces portes tournantes récemment, lorsque son médecin payé par la RAMQ lui a proposé de remplacer ses hanches d’ici trois semaines en privé, pour la coquette somme de 35 000 $.

Le député a refusé et a dû attendre près de deux ans pour la même opération à l’hôpital.

Réseau de cliniques

Vincent Marissal s’oppose également aux cliniques médicales spécialisées, auxquelles Québec confie de nombreuses interventions chirurgicales, financées par la RAMQ, afin de rattraper son retard depuis la pandémie.

Ces cliniques, qui nécessitent un permis québécois, sont passées de 49 à 68 au cours des cinq dernières années.

« Christian Dubé et la CAQ sont en partie responsables de cela. Ils continuent d’ouvrir des cliniques privées. Plus vous ouvrirez de cliniques privées, plus il y aura de médecins qui y travailleront », déclare le critique favorable.

Le secteur privé en débat

Les deux hommes débattront de la privatisation du réseau de la santé lors d’un questionnement de deux heures au Salon rouge mardi.

Outre les propositions du ministre Dubé et de Vincent Marissal, le Collège des médecins a également mis la table en publiant, lundi, des lignes directrices pour encadrer ce phénomène grandissant.

L’ordre professionnel des médecins exige sans ambages que « l’expansion du secteur privé de la santé soit immédiatement suspendue ».

Pour y parvenir, le Collège propose, entre autres, que Québec détermine la différence de tarifs qui peuvent être facturés pour un même service entre le secteur public et le secteur privé.

Et tout comme QS, il réclame également de meilleures lignes directrices pour changer le statut de médecin participant à celui de médecin non participant au système public.

Avez-vous des informations à nous partager sur cette histoire ?

Écrivez-nous au ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV “Dans n’importe quelle démocratie, l’attitude de Trump le disqualifierait”
NEXT La nouvelle version de la « super note » de De Wever ne plaît toujours pas au Vooruit, le blocage continue