Rarement sous le feu des projecteurs, contrairement aux joueurs et à l’entraîneur, le manager d’une équipe d’e-sport joue pourtant un rôle essentiel en coulisses. La Française Alexia « Catwo » Chapus, qui occupe ce poste depuis 2020 pour l’équipe BDS sur « Rainbow Six Siege », détaille son parcours et son métier.
Alexia, comment en êtes-vous arrivée à votre poste de team manager chez BDS ?
C’était un pur hasard. A la base, j’ai étudié le graphisme et, comme tout bon graphiste, j’aime les jeux vidéo. J’ai commencé à jouer à « R6S » et j’ai rencontré des joueurs BDS qui sont devenus amis. Un jour, ils m’ont demandé en plaisantant si je pouvais essayer de réveiller un joueur qui s’était endormi pendant un camp d’entraînement, et si je réussissais, ils me prendraient comme manager. J’ai réussi à le réveiller, et peu de temps après, l’équipe m’a sérieusement proposé le poste !
En quoi consiste votre travail ?
La fonction du manager est d’être le point de contact entre l’équipe, la structure et l’éditeur du jeu. Toutes les informations passent par moi. Mon rôle est donc d’être attentif à tout, et de tout anticiper. Je parle et partage beaucoup avec les joueurs, c’est un de mes aspects préférés. En cas de problème au sein de l’équipe, c’est moi qui décide.
Quel est le moment le plus marquant de votre carrière ? Et le plus stressant ?
Le plus marquant, c’est quand l’équipe a remporté son premier Majeur, à Jönköping en 2022. Nous sortions d’une période compliquée, et finalement nous avons réussi à soulever le trophée. C’était la cerise sur le gâteau après tant d’années de collaboration. La chose la plus stressante a été d’obtenir récemment un visa. Surtout pour Solotov, qui est turc. On savait seulement la semaine dernière qu’il allait pouvoir entrer au Canada pour le Major de Montréal, qui débute jeudi…
Avez-vous des conseils à donner à ceux qui souhaiteraient suivre votre chemin ?
Je dirais qu’il faut être polyvalent, avoir du sens du relationnel et être patient. Il faut aussi être bilingue, car l’anglais est indispensable. Une troisième langue est un plus. Et il faut s’accrocher, car les places coûtent cher dans ce milieu.