Une activité critiquée –
« Le chasseur est un être respectable »
Alexandre Berthoud est le président de la section vaudoise de Diana. Il évoque l’arrivée d’une nouvelle génération.
Publié aujourd’hui à 6h34
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- La chasse dans le canton attire une population jeune et proche de la nature.
- Le nombre de chasseurs dépasse les 800, reflétant la diversité de la population.
- La présidente de Diana estime qu’il faudra réglementer le loup.
Comment se passe la chasse dans le canton ?
Elle va bien. On constate une légère augmentation du nombre de demandeurs de permis. C’est notamment grâce à une nouvelle population qui s’y intéresse, jeune et proche de la nature. Elle se féminise également avec l’arrivée de nouvelles chasseresses. On le voit dans la formation qui dure deux ans. Chaque troupeau compte plus de soixante personnes. Cette évolution est une excellente nouvelle.
Combien y a-t-il de chasseurs aujourd’hui ?
Nous devons être un peu plus de 800 dans le canton.
Vous parlez d’une nouvelle génération proche de la nature. Est-elle écologiste ?
Les chasseurs sont aussi des écologistes. Nous sommes des sentinelles et amoureux de la nature. Un chasseur va en forêt toute l’année, avec ou sans fusil. Il participe au recensement de certaines espèces. Cela dit, la chasse n’est pas politique. Je dirais plutôt que cela reflète la diversité de la société. Il y a aussi des gens des villes. Je crois aussi que la chasse est un bon moyen de lutter contre la fracture ville-campagne.
La chasse est aussi une affaire de relations humaines…
Il y a un élément important qui est la camaraderie. Entre nous, c’est très fort. Une équipe de chasse est un groupe avec lequel on partage des moments intenses. Quand on est à un poste, c’est aussi parfois de longues périodes d’attente pour finalement aboutir à un tir ou à rien du tout. Il y a des paysages qui apparaissent et qui sont incroyables. C’est la beauté de notre passion.
Il n’en reste pas moins qu’au sein de la population, la chasse est un sujet très émotionnel avec des réactions parfois très marquées.
Cela ira mieux. Tout le monde doit se comprendre. Pour moi, la chasse doit être démocratisée. Chaque fois que nous rencontrons un champignonniste par exemple, nous devons aller lui expliquer ce que nous faisons. La nature est pour tout le monde. De toute façon, il n’y a aucune honte à être chasseur, bien au contraire. Il dispose d’un permis délivré par le canton et il a payé ses impôts. Si nous ne sommes pas en règle avec cela, nous ne pouvons pas avoir de permis. Le chasseur est un être respectable.
Quelle est la relation du chasseur avec le gibier ?
Le pire qui puisse nous arriver est de blesser un animal. Nous essayons toujours de faire de notre mieux. Mais on peut aussi laisser passer un animal parce que ce n’est pas le moment, parce qu’on n’a pas envie. Si nous n’en sommes pas sûrs, nous abandonnons. Ne pas tirer est un acte de chasse.
Les chasseurs rencontrés expliquent que le loup a bouleversé les habitudes du gibier dans la Vallée de Joux. Qu’en penses-tu?
Ils ont raison. Aujourd’hui, nous, les chasseurs, soutenons les éleveurs. Personnellement, je pense qu’il faudra réguler le loup. Le jeu a changé de territoire, comme dans les Alpes. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour la foresterie. Parce que cela cause beaucoup de dégâts aux forêts. Mais aussi pour le cerf qui ne fait pas bon ménage avec les cerfs. Elle a tendance à fuir le territoire occupé par ces derniers. Si on enlève le plateau au cerf, je ne sais pas où il ira.
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Raphaël Ebinger est rédacteur à la rubrique Vaud & Régions, basé au bureau de Nyon. Journaliste généraliste, il s’intéresse particulièrement à la politique locale, mais aussi au monde de la bière. Auparavant, il a travaillé pour Le Nord Vaudois et Presse Nord Vaudois, mais également aux bureaux de Lausanne et Morges pendant 24 heures.Plus d’informations
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