Volodymyr Zelensky a indiqué lundi que 11.000 soldats nord-coréens étaient déployés dans la région russe de Koursk pour soutenir l’armée du Kremlin, qui tente d’expulser les forces ukrainiennes de ce territoire frontalier de l’Ukraine. Il a également déploré l’absence de réaction proportionnelle de ses alliés occidentaux face à cette escalade du conflit.
Il y en a déjà 11 000 dans la région de Koursk. Nous constatons une augmentation du nombre de Nord-Coréens mais aucune augmentation de la réaction de nos partenaires
Les pays occidentaux, a déploré le président ukrainien dans son discours quotidien.
L’armée ukrainienne, manquant d’hommes et de munitions, notamment en raison des retards de l’aide occidentale, se replie depuis des mois sur le terrain. Selon Kyiv et ses alliés, elle doit désormais également affronter les soldats nord-coréens.
Signe d’une alliance toujours plus visible, le président russe Vladimir Poutine a reçu lundi au Kremlin le chef de la diplomatie nord-coréenne, Choe Son-hui, qui lui a transmis très sincère
salutations du leader Kim Jong-un.
Le président russe Vladimir Poutine serre la main du ministre nord-coréen des Affaires étrangères Choe Son-hui lors d’une réunion à Moscou, en Russie, le 4 novembre 2024.
Photo : Reuters / Mikhaïl Terechchenko
Moscou et Pyongyang n’ont cependant ni confirmé ni infirmé la présence de ces troupes en Russie.
De son côté, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriy Iermak, sur Telegram, a également affirmé que des Nord-Coréens étaient présents dans la région de Koursk et que, selon lui, ils mourront
.
Zelensky furieux de l’inaction de ses alliés
Volodymyr Zelensky avait déjà fustigé la semaine dernière l’Occident pour sa réponse zéro
à la présence de soldats nord-coréens en Russie.
L’Ukraine voit tous les sites où la Russie rassemble ces soldats nord-coréens sur son territoire
et pourrait les frapper si elle avait les armes et l’autorisation de les utiliser, a-t-il déclaré samedi.
[Mais au lieu d’agir]L’Amérique regarde, la Grande-Bretagne regarde, l’Allemagne regarde. Tout le monde attend que l’armée nord-coréenne commence à frapper les Ukrainiens.
L’Allemagne est le deuxième fournisseur d’aide financière à la défense de l’Ukraine après les États-Unis, mais Kiev est agacée par le refus répété du chancelier Olaf Scholz de soutenir son adhésion à l’Ukraine.JE PRENDRAI et de livrer des missiles Taurus à longue portée, par crainte d’une escalade du conflit.
Lundi, sa ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n’a pas répondu à cette demande de Kiev d’autoriser des frappes en profondeur en Russie avec des armes à longue portée.
Si la ministre allemande a réitéré le soutien de son pays à l’Ukraine, qui subit depuis près de trois ans l’invasion russe, elle n’a pas apporté publiquement de réponses concrètes aux doléances de Kiev. Ce huitième voyage de Mme Baerbock en Ukraine depuis le début de l’attaque russe à grande échelle intervient à un moment critique.
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La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock (à gauche) s’exprime lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andrii Sybiha (à droite) à Kiev, le 4 novembre 2024.
Photo : Getty Images / AFP / ANATOLIE STEPANOV
Lors d’une conférence de presse avec son homologue ukrainien, Andriï Sybiga, Annalena Baerbock a pour sa part seulement évoqué aide
militaires reçus par Moscou de Corée du Nord, sans autre déclaration.
Je sais à quel point certains débats en Allemagne semblent effrayants dans vos pays
alors que certains de mes compatriotes doutent du soutien allemand
en Ukraine, a admis Mme Baerbock. C’est pourquoi je le répète très clairement […] nous restons fermement à vos côtés aussi longtemps que vous avez besoin de nous
a-t-elle souligné.
L’élection présidentielle américaine importante pour l’Ukraine
L’Ukraine attend également avec impatience l’élection présidentielle américaine de mardi, craignant que l’aide militaire ne se tarisse en cas de victoire du candidat républicain Donald Trump face à sa rivale démocrate Kamala Harris.
Les Ukrainiens craignent que Donald Trump ne les oblige à négocier avec la Russie dans des conditions très favorables à Moscou.
Il ne peut y avoir de négociations fondées sur la coercition. Des négociations qui dépasseraient votre tête et celle de l’Europe
a assuré Annalena Baerbock lundi, sans évoquer directement M. Trump. Surtout, aussi triste et amer soit-il, Poutine ne donne aucun signe de vouloir négocier
a-t-elle ajouté.
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Des policiers et des sauveteurs du Service d’urgence de l’État d’Ukraine travaillent dans un immeuble endommagé après une frappe aérienne à Kharkiv, le 31 octobre 2024, dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Photo : Getty Images / AFP / SERGEY BOBOK
Moscou continue de gagner du terrain
Dans le même temps, l’armée russe a accéléré ses conquêtes territoriales dans l’est de l’Ukraine où elle a l’initiative depuis un an.
La Russie a conquis un total de 610 km2 de territoire ukrainien en octobre, soit la plus forte progression mensuelle depuis mars 2022, selon une analyse de l’AFP lundi, basée sur les données de l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW).
Au cours du mois dernier, la Russie a avancé en moyenne de 22 km2 chaque jour, selon cette Source, son taux le plus élevé depuis juillet 2022.