AA/Kigali/James Tasamba
Un tribunal français a condamné mercredi un ancien médecin rwandais à 27 ans de prison pour son rôle dans le génocide de 1994 contre l’ethnie Tutsi au Rwanda.
La cour d’assises de Paris a déclaré Eugène Rwamucyo coupable de « complicité de génocide », « complicité de crimes contre l’humanité » et « participation à un accord en vue de la préparation » de ces crimes.
La Cour a acquitté Rwamucyo des accusations de génocide et de crimes contre l’humanité.
Rwamucyo, qui a nié ces accusations lors de son procès qui s’est ouvert le 1er octobre, a été accusé de diffusion de propagande anti-Tutsi et d’avoir supervisé l’enterrement des victimes dans des fosses communes dans l’ancienne préfecture de Butare, au sud du Rwanda.
Les procureurs français avaient requis une peine de 30 ans de prison contre Rwamucyo.
Jean Pierre Gakwerere, un survivant du génocide, a déclaré à Anadolu qu’il suivait l’affaire de près et que sa condamnation était une bonne mesure de la part de la France pour rendre justice aux survivants.
Rwamucyo, 65 ans, a été arrêté à Sannois, une municipalité de la banlieue nord-ouest de Paris, en mai 2010. Il travaillait alors comme médecin dans un hôpital du nord de la France.
Dernier Rwandais jugé en France pour des crimes liés au génocide, Rwamucyo a été condamné par contumace en 2009 au Rwanda à la réclusion à perpétuité.
Ce verdict intervient quelques jours seulement après qu’un groupe de survivants du génocide rwandais a poursuivi la France devant le tribunal administratif de Paris pour complicité dans le génocide de 1994.
Les survivants, regroupés en diverses associations, demandent des dommages et intérêts de 540 millions de dollars, le jugement étant attendu le 14 novembre.
Le président français Emmanuel Macron a déclaré que la France et ses alliés « auraient pu arrêter » le génocide mais « n’avaient pas la volonté de le faire », ce qui représente un changement significatif par rapport à la position précédente de la France sur son rôle dans le génocide.
Lors de sa visite au Rwanda en 2021, Emmanuel Macron avait reconnu la « responsabilité » de la France dans le génocide qui a coûté la vie à près d’un million de personnes, issues pour la plupart des communautés tutsi et hutu modérées, lors d’un massacre perpétré par des extrémistes hutu et qui s’est étendu sur plus d’une centaine de personnes. jours.
*Traduit de l’anglais par Mourad Belhaj
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